ART | EXPO

Palimpseste, un bon pré-texte

06 Sep - 10 Oct 2008
Vernissage le 06 Sep 2008

Référence ou plagiat ? Telle est la question que pose le thème du "palimpeste", qui réunit ici un ensemble de jeunes artistes connus ou émergents.

Fayçal Baghriche, Bertille Bak, Yves Bélorgey, Dominique Blais, Nicolas Boulard, Jean-Marc Chapoulie, Isabelle Cornaro, Ian Dawson, Matthew Day Jackson, Claire-Jeanne Jézéquel, Nicolas Floc’h, Aurélien Froment, Mark Geffriaud, Vera Lutter, Melvin Motti, Vik Muniz, Loïc Raguénès, Philippe Ramette, Jorge Satorre, Denis Savary, Janaina Tschäpe
Palimpseste, un bon pré-texte

Un palimpseste est un texte qui se lit après le grattage sur un parchemin d’un texte antérieur.

Le grand théoricien de la littérature, Gérard Genette, a réalisé une étude rigoureuse et passionnante qui porte ce titre.

Il dresse une cartographie des emprunts successifs de la littérature depuis Homère jusqu’à nos jours. Il est surprenant qu’une telle étude n’ait jamais directement concerné les arts visuels. Bien sûr nombre d’historiens ont étudié l’influence de tel artiste sur tel autre, permettant de penser l’histoire de l’art dans une linéarité rassurante, et souvent factice. Mais la réécriture, la citation littérale, la copie, voire même le plagiat pourraient certainement constituer les principes de départ d’une étude scientifique sur l’art qui reste à écrire.

Il n’est pas rare de lire ou d’entendre des propos sur des œuvres de jeunes artistes auxquelles on reproche des ressemblances « malheureuses » avec celles d’autres qui seraient par opposition plus légitimes, puisque antérieures.

Le Palimpseste semble plus que jamais le bon prétexte pour fustiger un artiste, pour se sentir investi d’une autorité sentencieuse. Pourtant l’argument est faible. L’œuvre d’art est toujours douteuse. L’artiste se fait continuellement l’interprète d’un autre à son insu. L’histoire de l’art est une nébuleuse d’emprunts plus ou moins volontaires, où l’artiste est le suspect idéal d’un délit d’initié.

L’exposition « Palimpseste, un bon pré-texte » n’a vocation ni démonstrative, ni historique. Mais puisque les artistes usent dans tous les cas de cette liberté fondamentale de la référence, du plagiat, ou de l’appropriation, ce titre en forme de vire langue est en effet un prétexte à montrer un ensemble de jeunes artistes dont beaucoup participent d’un renouveau sensible de la scène française.

Leurs œuvres évoquent à des degrés divers, l’omniprésence d’une œuvre absente. L’exposition à la Galerie Xippas, Paris, rassemble un nombre d’artistes, majoritairement français, qui n’ont encore jamais été présentés à la galerie.

À Pacy-sur-Eure, la Réserve, qui avait accueilli l’exposition « Du machinique et du vivant » l’an passé, commissariat de Régis Durand, présente le second volet de l’exposition « Palimpseste, un bon pré-texte » avec plusieurs ensembles d’œuvres de ces mêmes artistes en lien avec d’autres artistes représentés par la Galerie Xippas, dont les formes et les références génèrent un écho signifiant, un sentiment troublant de déjà vu.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Paul Brannac sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Palimpseste un bon pré-texte

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