DANSE | SPECTACLE

Decadance

10 Déc - 10 Déc 2018

Avec Decadance, le chorégraphe Ohad Naharin livre une pièce en forme de perpétuel challenge. Écrite pour la compagnie junior de la Batsheva, chaque reprise relance les dés de ses formes et orientations. Pour une pièce conjuguant énergie, excellence et intuition.

Avec Decadance (2000), le chorégraphe israélo-américain Ohad Naharin livre une pièce mouvante, en permanente redéfinition. Une pièce qui s’augmente à chaque nouvelle représentation. La raison en est simple : Decadance a été conçue pour la Batsheva – The Young Ensemble. Célèbre compagnie de danse basée à Tel-Aviv, Ohad Naharin prend la direction artistique de la Batsheva Dance Company (fondée par Martha Graham) en 1990. Il créé alors son double junior : la Batsheva – The Young Ensemble. Courtisée par de nombreux jeunes danseurs internationaux, chaque année la Batsheva – The Young Ensemble intègre de nouvelles recrues. Lesquelles rejoindront peut-être ensuite la Batsheva Dance Company. Pièce créée en 2000, chaque année Decadance électrise la scène avec une recomposition portée par la nouvelle Batsheva – The Young Ensemble. Écrite pour seize danseurs, elle se trame à partir de séquences issues de différentes pièces d’Ohad Naharin.

Decadance d’Ohad Naharin pour la Batsheva junior : zone de turbulence chorégraphique

Parmi les pièces revisitées par Decadance se comptent Kyr (1990), Mabul (1992), Anaphaza (1993), Zachacha  (1998), Moshe (1999), Naharin’s Virus (2001), Max (2007) et Sadeh21 (2011). Connu pour sa pédagogie chorégraphique — la méthode Gaga —, Ohad Naharin ne cesse d’explorer et d’affiner les questions de transmission. Creusant toujours davantage le rapport à l’énergie, l’intuition et l’instinct. Les pièces qu’il livre sont ainsi habitées par des danseurs alertes, en prise direct avec l’instant. Une qualité d’attention qui se répercute sur l’implication des publics, à leur tour inclus dans la danse. Et dans cette dynamique, Decadance se modifie au gré des distributions et contextes. Pour un spectacle faisant de son âge un atout, et transformant sa maturité en souplesse. Entre flexibilité et chancellements, à l’instar du texte qui parcourt la pièce. Soit une composition de Maxim Waratt, inspirée par le poète (un brin décadent) Charles Bukowski.

Une pièce vitaminée : de Charles Bukowski à Over the Rainbow en passant par la techno

Tout aussi composite musicalement, Decadance court de Recado Bossa Nova par Laurindo Almeida à ヴィールス (Virus) de Yapoos. En passant par Somewhere over the Rainbow, ou encore Sway, de Dean Martin. Se jouant aussi de sa jeunesse, Decadance prend parfois les traits d’une chorégraphie collective pop. Entre énergie et effets d’entrainement du collectif. Mais processus en mutation, Decadance évolue également au fil du temps. En septembre 2018 par exemple, Chaillot – Théâtre National de la Danse aura proposé Décalé (2012), la version jeune public de Decadance, dans le cadre de son programme « Tous Gaga ». Tandis qu’en octobre 2018, c’est l’Opéra de Paris qui aura célébré l’entrée de Decadance à son répertoire, avec une version pour dix-neuf danseurs du Corps de Ballet. Chaque représentation devenant ainsi une expérience en cohérence avec l’esprit Gaga : en prise directe avec le contexte. Prochaine escale et prochaine recréation donc : L’Onde, à Vélizy-Villacoublay.

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