Valérie Belin

Valérie Belin

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Valérie BELIN — née le 3 février 1964 à Boulogne-Billancourt (France). Vit et travaille à Paris (France).

Valérie Belin est une artiste française dont la pratique est essentiellement photographique. Depuis le début des années 1990, Valérie Belin explore notamment la question de la beauté plastique. Parmi ses Å“uvres les plus connues se compte la série photographique des Mannequins (2003). Soient des portraits, en noir et blanc, de mannequins synthétiques, apprêtés de manière à leur donner une forme de vie (dans le cadrage, le maquillage, le grain de la peau). A contrario des modèles humains photographiés et retouchés au point d’en gommer tout frémissement imparfait, ces mannequins sont photographiés de manière à faire naître un doute quant à leur nature de modèles inanimés. De façon générale, le travail de Valérie Belin questionne les icônes, la beauté, la transfiguration par la lumière. Actuellement, il est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles), l’Edwynn Houk Gallery (New York), la Holden Luntz Gallery (Palm Beach) et Grimaldi Gavin (Londres), notamment.

Valérie Belin : photographe de l’ambiguïté, le noir et blanc et la lumière, ou quand le luxe redevient lux

Valérie Belin a étudié l’art à l’École des Beaux-Arts de Bourges (1983-1988). Puis la philosophie de l’art à la Sorbonne (1988-1989). Ses premières séries photographiques exposées à Paris (Crystal I, 1993, Crystal II, 1994, Silver, 1994) poussent la fascinante beauté des articles de luxe (objet en cristal, en argent) dans les confins de l’abstraction. Avec une photographie en noir et blanc ne gardant de ces objets que les jeux de lumière, au sein de l’espace photographique. Par delà tout jeu de mot, de manière assez objective, dans le luxe, Valérie Belin traque la lux (lumière). Venice I et Venice II (1997), par des photographies de miroirs luxueux, démultiplient cette fascination lumineuse. Tandis qu’en parallèle, la série des Dresses (1996), sortes de robes de poupées photographiées dans des boîtes-cercueils, semble vouloir débusquer (créer) l’âme à partir de l’artifice.

Chevauchements et doutes entre les genres et les corpus iconographiques, passage à la couleur

Avec les séries des Bodybuilders (1999), les corps sont lumineux. Entre corps glorieux (référence à l’iconographique chrétienne) et masses sculpturales, rappelant la sculpture futuriste d’Umberto Boccioni (L’Homme en mouvement, 1913). Tandis que la série des Robots (1998) propose des portraits de robots anthropomorphes. À mi-chemin entre totems et robots en fer blanc. Depuis ses débuts, la photographie de Valérie Belin joue ainsi sur les zones grises, les lisières où viennent se chevaucher codes et corpus iconographiques. Laissant à ses spectateurs le soin de calibrer la fréquence du doute. Comme dans la série des sosies de Michael Jackson (2003). En 2006, la couleur fait son apparition dans les séries de Valérie Belin. Dans la très ambiguë Models II, notament. Entre natures mortes, vanités, icônes et kitsch, les séries de Valérie Belin scrutent ainsi les empiétements. Ou, pour utiliser les termes d’Arthur Danto (hors contexte) : la transfiguration du banal.