ART | EXPO

Casanova forever. Ecce Homo Ludens

20 Juin - 24 Oct 2010
Vernissage le 19 Juin 2010

Cette exposition met en perspective la manière dont un grand nombre d’artistes et de mouvements du XXe et du XXIe siècles ont investi le jeu en tant que vecteur de formes et de réflexions.

Michel Aubry, Ay-O, Richard Baquié, Ben, Samuel-Olivier Beorchia, Stéphane Bérard, Alighiero Boetti, George Brecht, Marcel Broodthaers, Chris Burden, Daniel Buren, Alex Chan, Arthur Cravan, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp,…
Casanova forever. Ecce Homo Ludens

Le titre de l’exposition, inspiré de l’essai de J. Huizinga, Homo Ludens, paru en Hollande à la veille de la seconde guerre mondiale, peut se traduire par «voici l’homme qui joue».

À travers un parcours dans l’art du XXe et du XXIe siècles, mais aussi dans la littérature, la philosophie, les sciences humaines, nous avons mis en perspective la manière dont un grand nombre d’artistes et de mouvements, dans le sillage de Dada, ou partant de problématiques singulières, ont investi le jeu comme un univers ouvrant sur un horizon de formes et de réflexions infinies.

Si la légèreté, l’amusement sont évidemment présents, c’est d’abord un projet de civilisation qui se dessine, une civilisation plus joueuse qui entend sortir du modèle strictement productif et économique, imposant, depuis le XIXe siècle, son empreinte à l’ensemble de l’activité humaine.

Lorsqu’il joue, l’être humain est réellement libre –obliger quelqu’un à jouer, comme lors des combats dans les arènes romaines, c’est détruire l’esprit même du jeu. Le jeu est libre et projette le joueur au-delà des activités liées à la survie et à la nécessité.

Le talent, la réflexion, l’adresse du joueur, prennent toute leur dimension esthétique dans le fait qu’ils n’ont pas d’utilité pratique: à quoi servent les réflexions échiquéennes, les calculs du lanceur de dés, les combinaisons des joueurs de cartes, les méandres des énigmes, les performances sportives, les records?

Les créations plastiques, poétiques ou philosophiques réunies dans « Ecce Homo Ludens » partagent avec le jeu cette liberté et cette absence d’utilité pratique.

Le jeu comme l’art ne servent à rien; mieux, ils condamnent le fait que les êtres et les choses doivent nécessairement servir à quelque chose.

Ce détachement concerne le parieur risquant son argent sur un cheval ou un champion de boxe, le pari métaphysique de Pascal misant sur l’existence de Dieu ou le poème de Mallarmé, Un coup de dé jamais n’abolira le hasard, projetant les mots hors des phrases, dans le blanc de la page.

Artistes présentés:
Michel Aubry, Ay-O, Richard Baquié, Ben, Samuel-Olivier Beorchia, Stéphane Bérard, Alighiero Boetti, George Brecht, Marcel Broodthaers, Chris Burden, Daniel Buren, Alex Chan, Arthur Cravan, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp, Jean Dupuy, Florian Faelbel, Sylvie Fanchon, Richard Fauguet, Robert Filliou, la bibliothèque de Michel Giroud, Raymond Hains, Joël Hubaut, Internationale Situationniste, Liu Jianhua, Allan Kaprow, Garry Kasparov, Roman de Kolta, Arnaud Labelle-Rojoux, Frédéric Lecomte, Pascal Le Coq, George Maciunas, Man Ray, Christophe Masseron, Philippe Mayaux, Guy Mees, Thierry Mouillé, Vik Muniz, Gabriel Orozco, Bruno Peinado, Présence Panchounette, Clotilde Potron, Yves Reynier, Jean-Claude Ruggirello, Takako Saïto, Stéphane Sautour, Axel Straschnoy, Taroop & Glabel, Pierre Tilman, Narcisse Tordoir, Patrick Van Caeckenbergh, Sarah Venturi, Andy Warhol, Robert Watts, John Wood & Paul Harrison.

critique

Casanova forever. Ecce Homo Ludens

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