ART | EXPO

Views on politics and poetics

02 Avr - 30 Avr 2011
Vernissage le 02 Avr 2011

La notion de trace s’affirme comme élément central des oeuvres de l'exposition collective «Views on politics and poetics». Chaque travail, avec les singularités qui lui est propre, tient à poser la question d’un renouvellement des formes dans les termes d’une écologie politique et poétique par la reprise d’un «déjà là».

Michael Bauer, Etienne Bossut, Luca Francesconi, Laurent Grasso, Aloïs Godinat, George Henry Longly, David Renggli, Joe Scanlan, Niels Trannois, Donelle Woolford
Views on politics and poetics

L’exposition collective, «Views on politics and poetics», rassemble les travaux d’artistes dont l’ancrage formel et conceptuel atteste d’une pratique instruite par une histoire des formes en même temps qu’elle tend à s’extraire de toute circonscription à un champ déterminé.

En jouant sur les ambiguïtés catégoriques du modernisme artistique et de ses possibles réversibilités, chaque œuvre libère un sens multiple, laissant apparaître ses sources tout en remettant en question leur légitimité. En usant de stratégies de contournement, par des effets d’ambivalences formelles, ces œuvres échappent à la pure opposition frontale avec l’histoire qu’elles convoquent et dont elles assument les stigmates.

En choisissant de présenter ces travaux dans un même champ spatial, il s’agit alors de penser une unité dispersée pour (ré)inscrire l’œuvre dans un devenir qui échapperait à toute interprétation systématique ou totalisante, à tout discours global sur la pratique d’un artiste, bref à tout contexte d’interprétation qui précèderait l’œuvre. Proposer de s’arrêter, simplement, par le regard ou la pensée, sur des œuvres qui se seraient échappées de leur contexte originaire de monstration, soustraites aux limites de leur propre actualité pour en dessiner de nouvelles perspectives d’interprétation.

Les références de ces œuvres, aussi divers que soient les matériaux qui les composent, les motivations esthétiques ou conceptuelles qui président à leur création, ont en commun de questionner la notion d’objet par la reprise de motifs symptomatiques ou/et symboliques de notre modernité,  éléments qui participent d’une archéologie visuelle dont elles interrogent la pertinence par de multiples réappropriations et déplacements.

Ici, les œuvres échappent à la simple opposition binaire peinture/sculpture, investissant et excèdant l’histoire des formes. La généalogie d’une œuvre ne peut être retracée que dans la rupture, entre retour et renouvellement, formes connues et disjonction, répétition et décollement. Les modèles, les influences sont souvent pleinement assumés, et même lorsqu’ils demeurent sous forme indicielle la force des œuvres tient dans leur capacité à en creuser les écarts, anachroniques, ironiques, ou même nostalgiques.

L’image devient symptôme. Sa forme est à géométrie variable. Laissant le temps y inclure ses métamorphoses, œuvrant à champ ouvert, l’artiste affirme la dimension intempestive de son geste.  Appelées à se déplacer, par l’action du regard qui les visite mais aussi par la confrontation  avec d’autres images, d’autres «pairs», les œuvres présentées gagnent une nouvelle lisibilité.

Ainsi, il semblerait que l’enjeu de cette confrontation d’œuvres, au-delà de toute perspective inventoriale ou de cristallisation d’oppositions catégoriques, serait bien plutôt d’ouvrir des brèches, de mettre à jour des points de contact inusités sur le mode d’une actualité différée. L’autonomie de l’œuvre s’affirme alors en lien avec le collectif. Loin de l’isoler, elle l’ouvre à un dialogue en constante rénovation.

critique

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