ART | CRITIQUE

Untitled. Works on paper

PMagali Lesauvage
@12 Jan 2008

Les capacités techniques et plastiques du papier sont multiples. L’exposition de la galerie Art:Concept, sur une proposition de Lindsey Hanlon, montre qu’il reste un support infini de langage, de matériaux et de sens.

Après avoir présenté à l’automne dernier une proposition de Bill Cournoyer sur le thème de la pratique picturale contemporaine, la galerie Art:Concept confie cette fois-ci le commissariat de cette exposition à Lindsey Hanlon, sur le thème de l’œuvre sur papier.
Diverses techniques sont représentées, qui ne peuvent se réduire au dessin: l’impression jet d’encre, la typographie, le collage, le dessin au crayon, et même les matières fluides de la vie quotidienne sont ici utilisés. Dans plusieurs cas, la distinction entre sculpture et œuvre en deux dimensions est ténue, et le langage comme la notion de trace tiennent une place importante dans ces œuvres.

Duncan Marquiss et Matt Bryans emploient des techniques traditionnelles, et axent leur esthétique sur la représentation figurative. Marquiss réalise des dessins au crayon sur papier d’une grande finesse: The Choral Copse (2007) est une représentation fantasmatique d’un homme à l’abandon dans une forêt détruite ; Bryans dessine sur du papier journal: les yeux démultipliés de Untitled (Collage 6) (2006), procurent une sensation d’inquiétude.

Les trois autres artistes ont une approche plus originale de l’usage du papier. Karla Black présente une œuvre en deux parties: Unused to 2007 (2007) est constitué de deux grandes feuilles de papier froissé, l’une suspendue en l’air et l’autre formant un bloc sur le sol. Toutes deux sont enduites de divers matériaux dont on devine qu’ils font partie de la vie quotidienne de l’artiste (ruban, crème pour le corps, vernis à ongle, dentifrice, etc.). Le papier est alors porteur des signes vitaux de l’artiste. Autre œuvre véhiculant des signes, la série de feuilles tapuscrites de Sue Tompkins, où lettres et mots répétés forment une psalmodie, brouillée ici et là par une lettre en trop qui vient en changer le sens. Jimmy Robert travaille d’une autre manière sur la capacité du papier à préserver les signes d’une intervention extérieure: une boule de papier froissé, un dessin posé au sol et suspendu au mur de façon précaire par un morceau de scotch, ou une somptueuse impression couleur corrompue par une large tache d’encre noire sont autant de marques d’accidents.

Karla Black
— Unused to 2007, 2007. Papier sucre, craie, polythène, crème corporelle à la vitamine E, crème pour les mains au chanvre, vernis à ongle, gel pour cheveux, dentifrice. Dimensions variables.

Duncan Marquiss
— The Choral Copse, 2007. Crayon sur papier. 59,3 x 84 cm.

Matt Bryans
— Untitled (Collage2), 2006. Technique mixte sur papier journal. 67 x 65 cm.

Sue Tompkins
— Untitled, 2006. 3 feuilles de papier tapuscrites. 146,5 x 102 cm.

Jimmy Robert
— Untitled, 2004. Tirage jet d’encre. 70 x 90 cm.

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