ART | EXPO COLLECTIVE

Une Chine peut en cacher une autre

17 Jan - 07 Mar 2009
Vernissage le 17 Jan 2009

Les oeuvres de onze artistes constituent l’ensemble hétéroclite présenté ici. Tous les moyens sont utilisés - photographie, vidéo, peinture, sculpture, dessin et calligraphie - pour renouveler et actualiser notre vision de l’art contemporain chinois, hors de tout exotisme facile.

Dong Yonglong, Feng Mengbo, Li Yan, Qu Keyin, Sui Sicong, Sun Xue, Yang Yumin, Ye Funa, Young Hayes – Vision Testor, Zhen Guogu, Zhou Yongyang et Zhou Mian
Une Chine peut en cacher une autre

Une exposition de Michel Nuridsany

Onze artistes dont trois très jeunes (21, 22 et 24 ans) découverts à l’école des beaux-arts de Pékin, voici de quoi est faite cette exposition destinée à renouveler et actualiser, notre vision de l’art contemporain chinois hors de tout exotisme facile.

Ont été rassemblés ici des photographes qui témoignent d’avancées singulières dans un domaine longtemps négligé en Chine, peut-être pour des raisons techniques (Dong Yonglong, Sui Sicong et le groupe Shai Yan), des vidéos (Yang Yumin, Ye Funa) de très jeunes artistes qui confirment l’extrême qualité de la création chinoise à travers ce medium où elle excelle depuis dix ans, mais aussi un jeune vétéran féru de jeux vidéos (Feng Mengbo), des peintures qui laissent espérer un renouveau (Li Yan) à travers une façon « photographique » et accumulative d’envisager  la représentation, un amusant néon (Zhou Yongyang et Zhou Mian), des sculptures pleines d’humour d’une artiste vivant à Paris (Sun Xue), des dessins aigus d’une autre, à cheval sur trois pays, la Chine, la France et les Etats-Unis (Qu Keyin) et même des calligraphies – mais des calligraphies sauvages qui ressemblent à des tags – d’un artiste déjà reconnu en Chine mais inconnu ici (Zhen Guogu).

Cette exposition est le fruit d’une fréquentation passionnée de la scène artistique chinoise depuis 1996.

Comptons pour rien les tergiversations du marché qui a installé trop haut les artistes chinois et s’apprête à les repousser trop bas.

L’art contemporain chinois connaît depuis 1979 une évolution qu’on doit intégrer pour comprendre la situation  actuelle.

1979, c’est l’année de la contestation, de l’ouverture, de la découverte sauvage. En témoigne l’apparition du groupe mythique des « Etoiles » où se révèle Huang Yang Ping.

Après le soulèvement de 1989 et la reprise en main du pouvoir, une timide ouverture s’opère où se révèle la plupart des artistes qui se situent dans le top 10 des meilleures ventes de l’année chez Sotheby’s et Christie’s.

Le pouvoir se désintéressant totalement de l’art contemporain, la promotion en est faite par des marchands et des collectionneurs européens.

1999-2002 marque une accélération dynamique inventive et heureuse, parfois très osée, qui s’exprime dans les expositions « Fuck of », « Jumelles » et la deuxième biennale de Shanghai. Installations et vidéos prolifèrent.

Après une période de trouble, d’hésitation et de croissance démente (on compte 350 galeries à l’espace 798, à Pékin !), c’est aujourd’hui, enfin, le moment véritable de l’approfondissement, de l’élargissement et de l’internationalisation pour l’art contemporain chinois. Sans exotisme, mais non sans particularités.

Ecrivain, critique et commissaire d’exposition, Michel Nuridsany est l’auteur d’un ouvrage de référence L’art contemporain chinois chez Flammarion. Il a organisé l’exposition « Chine, génération vidéo » à la Maison européenne de la photo. Il a montré Kan Xuan et Cui Xiu Wen au Capc de Bordeaux. Il a été sélectionneur vidéo pour l’exposition « Alors la Chine » au Centre Pompidou.

critique

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