ART | EXPO

Supermarcher

26 Nov - 27 Déc 2006
Vernissage le 25 Nov 2006

Suzanne Dery compose dans ses gouaches et ses collages de petites histoires poétiques inspirées de la vie quotidienne. Elle sélectionne des objets produits par la culture populaire et la société de consommation, qu’elle intègre à l’iconographie pour mieux en détourner le sens.

Supermarcher de Suzanne Dery

Ses œuvres regroupent des peintures, des dessins, des collages et des projections DVD qui tissent des liens entre le quotidien, la culture populaire et la mémoire des lieux. Suzanne Dery nous livre un point de vue personnel, un espace graphique intime par le biais d’oeuvres souvent de petit format à l’esthétique épurée et sobre et dont l’iconographie est tantôt réaliste, tantôt fantaisiste.

Suzanne Dery compose dans ses gouaches et ses collages de petites histoires poétiques inspirées de la vie quotidienne. Elle sélectionne des objets produits par la culture populaire et la société de consommation, tels des emballages commerciaux, des petits papiers de biscuits de fortune, des prospectus, qu’elle intègre à l’iconographie et transforme pour jouer de leur sens.

Le détournement au graphisme enfantin qu’elle opère, ré-enchante en introduisant de la fiction, tout en forçant le didactisme des énoncés. La lecture de ces images simplistes nous renvoie à notre triste condition de consommateur : on se contente de peu de plaisir et l’enchantement produit, infantilisant et rétrograde n’est peut être que le constat plein de désillusions du consumérisme, qui a force de tirer sur la corde de nos désirs, en vampirise la créativité.

On sait que désormais, l’individuation psychique et collective industrielle issue du capitalisme contemporain subit une dépression et est engagée dans un processus de désublimation : c’est à dire une captation destructive de l’énergie libidinale qui est la base du marché. Les dessins de produits de Suzanne Déry renoncent à décliner la rhétorique critique des alter-consommateurs, comme si cette capacité serait aujourd’hui acquise par tous et comprise dans les produits de consommation mêmes : en somme c’est la crise.

Bien que Suzanne Dery ne considère pas son travail comme un discours critique sur la publicité, il constitue un détournement ironique de celle-ci. Rendant visibles certaines significations implicites du langage de la publicité qui nous sont familières, elle leur donne un sens nouveau qui constitue la cristallisation d’une expérience intense d’étrangeté, leur donnant parfois l’extension de courtes histoires. L’artiste privilégie un discours au ton humoristique et une esthétique proche de celle de la bande dessinée où l’imagerie est fantaisiste et caricaturale, peignant par exemple un David Bowie filiforme victime d’une banale grippe ou une boîte de chocolat Cherry Blossom d’où s’écoule un sirop rose et visqueux.

> Exposition réalisée dans le cadre de Quartier Ephémère, programme de résidences croisées qui bénéficie du soutien de l’Office franco-québécois pour la jeunesse, du ministère de la Culture et de la Communication et du Consulat général de France à Québec.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Juliette Delaporte sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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