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Playtime, deuxième édition

16 Sep - 24 Oct 2009
Vernissage le 16 Sep 2009

«Playtime», est la deuxième édition d'un projet prenant le contexte dans lequel est implanté Bétonsalon comme cour de récréation. Cette année, le festival explore la parole, à travers ses formes et ses effets, comme moteur à la constitution de communautés éphémères.

Communiqué de presse
Pierre Bal Blanc, Jean-Philippe Basello, Katinka Bock & castillo/corrales, Isabelle Cornaro, LʼEcole Publique de Paris, Tim Etchells, Andrea Fraser, Aurélien Froment, Pierre Joseph, Franck Leibovici, Adina Fenton & Ana Monteiro & Shirley Niclais & Agnès Noël, Marcello & Fils, Mickaël Phelippeau & lʼassociation franco-africaine des femmes du 13e arrondissement, Benjamin Seror, Claudia Triozzi & Haco…
Playtime, deuxième édition

Commissaires : Mélanie Bouteloup & Grégory Castéra
À l’instar du film de Jacques Tati, le festival Playtime prend le contexte dans lequel est implanté Bétonsalon, la Zac Paris Rive Gauche et ses environs, comme un terrain de jeu. Cette quasi-ville encore en construction est perçue comme une invitation à en déplier les fictions par une logique d’infiltration dans le quotidien.

La deuxième édition de «Playtime» explore la parole, à travers ses formes et ses effets, comme moteur à la constitution de communautés éphémères. Le choix sʼest porté cette année sur des projets qui constituent, pour chacun dʼentre eux, un type dʼorganisation collective et une inscription spécifique dans le contexte élargi de Bétonsalon : lʼUniversité Paris Diderot – Paris 7, la Zac Paris Rive Gauche et les communes franciliennes proches du périphérique.

Il sera alors question de savoir quelles expériences, savoirs ou pratiques se produisent et se partagent au sein de ces projets et quelle place occupent les participants au sein de ces échanges. Chacun de ces projets implique aussi différents modes de participation, avec, entre autres visiteurs ou participants, des personnes ayant des pratiques dites «amateurs», les membres de lʼéquipe du lieu ou des étudiants de lʼuniversité.

Le festival fait cohabiter les activités que les projets génèrent, de lʼatelier au spectacle théâtral en passant par la discussion informelle ou la performance. Celle-ci permet, par sa disparition au moment même de sa production, de constituer un imaginaire non vérifiable qui se véhicule de manière partielle et déformée sous forme de trace et de souvenir.

Une radio conçue par Marcello & Fils (Matthieu Prat – Ciguë – Tal Hadad/Global Heart Me), un site internet, un groupe de guides et un artiste résident (Benjamin Seror) seront présents quotidiennement et constitueront une archive active du festival.

Deux projets inaugurés lors de «Playtime» deviendront ensuite pérennes : la bibliothèque de Bétonsalon, conçue par Katinka Bock et approvisionnée par Section 7 Books (la librairie de castillo/corrales), et lʼEcole Publique de Paris qui, comme son nom peut lʼindiquer, sera une école dont lʼactivité dépendra des demandes de son public.

Plusieurs projets donneront lieu à des collaborations au cours de leurs conceptions. Franck Leibovici constituera une chorale qui se déplacera dans plusieurs lieux dans Paris, Pierre Joseph exposera des peintres de Montmartre, Mickaël Phelippeau concevra une performance avec les membres de lʼassociation franco-africaine des femmes du 13ème arrondissement et Claudia Triozzi et Haco mettront en musique le cours dʼun professeur de lʼUniversité Paris Diderot – Paris 7.

Cette édition présentera aussi plusieurs interventions ponctuelles qui emploient la parole comme manière de mettre en crise les dispositifs qui organisent la réception des oeuvres. Nous aurons lʼoccasion dʼaccueillir des discussions avec Andrea Fraser, Aurélien Froment, Tim Etchells, Isabelle Cornaro, ainsi quʼune conférence autour des entretiens ayant précédé lʼexposition «Reversibility» commissionnée par Pierre Bal Blanc. Jean-Philippe Basello proposera des discussions sur lʼimaginaire véhiculé par le quartier à partir de peintures de chevalet quʼil réalisera tout au long du festival.

Enfin, il y aura des tournois de ping-pong et un contest de skate sur lʼesplanade. Par ces interventions, la deuxième édition du festival «Playtime» entend générer un complexe de relations et de dynamiques collectives, comme autant dʼappropriations du lieu et de son contexte.

Les projets présentés lors de «Playtime» sont documentés et commentés par un groupe présent en permanence dans lʼespace dʼexposition. Ce groupe est accompagné de Benjamin Seror, artiste résident qui appréhendera cette activité de médiation et de documentation comme une performance au long cours.

Les expériences de chacun des guides impliquent des rapports spécifiques aux oeuvres et différentes manières dʼen parler. Il peut sʼagir dʼune fonction dʼintermédiaire, où lʼindividu se place entre lʼoeuvre et le spectateur, soit une manière dʼorienter le regard, un prisme autant réducteur quʼil peut démultiplier et complexifier les points de vues.

Lʼintermédiaire nʼest pas seulement le fait du médiateur, il inclut des fonctions comme le commissaire ou le critique, et peut impliquer certaines démarches artistiques. Il peut aussi sʼagir dʼune fonction tierce, qui se place non pas entre la production et la réception, mais propose un deuxième point de vue qui permet des comparaisons et des ajustements. Cette autre fonction nʼimplique pas la même légitimité à parler des oeuvres.

Elle propose dʼutiliser les connaissances dont chacun dispose pour composer des interprétations spécifiques des oeuvres. Entre ces deux fonctions du guide se négocient différents degrés dʼappropriations des oeuvres.

À ces appropriations, qui constituent autant de points de vue différents sur les projets sʼajoute la nécessité de conserver une accessibilité au propos de chacun dʼentre eux. Ceci implique de concevoir un dispositif qui admet des extensions, dans les manières de présenter la documentation autant que dans les discours produits, tout en gardant une lisibilité dʼensemble.

Les différentes propositions seront donc expérimentées et discutées tout au long de «Playtime». Lʼévolution du groupe des guides suit lʼévolution des projets présentés dans «Playtime». La plupart des projets consistant en des activités, il y aura donc pour chacun dʼentre eux trois phases à la réception, avant, pendant et après.

La phase prospective, qui permet le plus de paris sur les projets, sera lʼobjet dʼun atelier au Centquatre avant lʼouverture de «Playtime». Cet atelier sera lʼoccasion de tester différents formats dʼintervention et de discuter sur les attentes que peuvent susciter les projets.

Au cours du déroulement de «Playtime», les guides utiliseront différents documents, choisis par les initiateurs des projets ou non. Ces documents seront présentés et réagencés sur le site de Playtime. Ils constitueront lʼarchive du projet, auquel sʼajoutera un compte rendu des échanges dont la forme reste à déterminer.

Vernissage

Mercredi 16 septembre. 18h-22h.

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