ART | EXPO

Make truth great again

11 Mar - 08 Avr 2017
Vernissage le 11 Mar 2017

L’exposition « Make truth great again » à la galerie parisienne Jousse Entreprise réhabilite l’art du mensonge à travers des photographies, performances, vidéos, documents sonores, journaux et installations. Sous les formes les plus diverses, l’événement documente des canulars et des impostures qui introduisent de la fiction dans la réalité pour mieux questionner celle-ci.

L’exposition « Make truth great again » à la galerie Jousse Entreprise, à Paris, rassemble des photographies, performances, documents sonores, vidéos, journaux ou encore installations dont le point commun est d’être le fruit de canular ou d’impostures artistiques.

« Make truth great again »: la réhabilitation du mensonge en tant que figure artistique.

Le titre de l’exposition, « Make truth great again » fait bien sûr directement allusion au slogan de campagne de Donald Trump. C’est en effet dans le contexte mondial actuel, dominé par la circulation tous azimuts d’informations fausses, qu’est née l’idée de l’exposition. Son propos : choisir le contre-pied de la réaction face aux mensonges qui consiste à rétablir coûte que coûte la vérité, comme le font les fact-checkers. Ici, c’est l’inverse qui est à l’œuvre : la réhabilitation du mensonge en tant que figure artistique.

Au sein l’exposition est présentée l’installation vidéo Münster, réalisée en 2016 par Martin Le Chevallier, commissaire de l’exposition. Sur les images projetées sur deux écrans, des acteurs jouent des soldats du seizième siècle assis sur une colline, en face de la ville de Münster assiégée, qui relatent l’histoire, de l’avènement au déclin, de l’utopie communiste dont ils ont été témoins. L’œuvre, qui évoque l’histoire authentique des anabaptistes de Münster propose une réflexion sur le fanatisme religieux, la démocratie et surtout sur la vérité historique et sa représentation.

Introduire de la fiction dans la réalité mieux révéler ou questionner celle-ci

La série Incidental Gestures d’Agnès Geoffray est composée de photographies en noir et blanc retouchées qui atténuent la gravité de moments historiques ou au contraire rendent dramatiques des instants anodins. Ainsi dans Libération I, Libération II, une femme tondue à la libération est revêtue d’une robe, ailleurs les cordes ont été effacées d’une scène de pendaison, une femme devant son étendoir à linge est transformée en fusillée…

Une carte postale témoigne d’une action réalisée en 2014 par Martin Le Chevallier qui a déposé dans la boutique de souvenirs du véritable château de Maisons-Laffitte situé en région parisienne des cartes postales représentant la réplique chinoise de cet édifice. Une autre action de Martin Le Chevallier, réalisée le 16 février 2007, est évoquée par la photographie intitulée Le suppléant. Au cours de cette action, un sosie de Nicolas Sarkozy a présenté des excuses aux immigrés clandestins expulsés.

Du canular radiophonique pendant lequel Orson Welles annonce le 30 octobre 1938, l’arrivée d’extra-terrestres aux Etats-Unis, canular qui provoqua des mouvements de panique à travers tout le pays, jusqu’à la fausse édition du New York Times publiée en 2008 par les Yes Men dans lesquels ces deux activistes du canular n’annoncent que de bonnes nouvelles (la fin de la guerre en Irak, la gratuité des universités, l’instauration d’un système de sécurité sociale, l’instauration d’un salaire maximum pour les directeurs généraux…), toutes les Å“uvres ou actions introduisent de la fiction dans la réalité mieux révéler ou questionner celle-ci.

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