Gianni Motti

Gianni Motti

Gianni MOTTI — né le 16 juin 1958 à Sondrio (Italie). Gianni Motti mène une vie exemplaire… À Genève (Suisse).

Gianni Motti est un artiste contemporain suisse dont le travail, protéiforme, cultive une forme d’iconoclasme. Dessins, installations, performances, actions, vidéos, photographies… Parmi ses Å“uvres les plus connues figurent ses revendications. Cultivant un humour acerbe, en 1986, il revendique ainsi l’explosion de la navette spatiale Challenger. Une revendication qui passe par les agences de presse, auxquelles il envoie sa photographie, le visage couvert d’une cagoule noire, tenant la une de La Reppubblica titrant sur l’accident mortel. La photographie s’accompagne d’une lettre de revendication, en majuscule, avec une étoile noire cerclée en guise de logo. Il revendique ainsi le panache de fumée. En 1992, Gianni Motti récidive et revendique un tremblement de terre californien, puis des tremblements de terre alpins, en 1994 et 1996. Actuellement, le travail de Gianni Motti est représenté par la Galerie Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Séoul, Tokyo) et la Galerie Nicola von Senger (Zurich), notamment.

Gianni Motti : de l’appropriation au terrorisme, de l’action à l’art de la revendication

Gianni Motti se définit comme autodidacte, pour ne pas avoir étudié l’art. Développant une Å“uvre en prise directe avec l’actualité (sociale, politique, économique, tectonique…), Gianni Motti produit des actions directes dont les conséquences indirectes sont des Å“uvres d’art. En 1996, il se présente ainsi comme candidat, depuis la Suisse, aux élections présidentielles américaines. En 1997, il s’invite à la 53e session de la Commission Internationale des Droits de l’Homme, à Genève. Où il finit par occuper le siège vacant du délégué indonésien. D’où il prend la parole en faveur des minorités culturelles. En 1999, sa participation à la Foire de Bâle prend les formes d’un portrait d’Abdullah Öcalan (leader kurde, du PKK, condamné à mort en Turquie), installé sur le toit du bâtiment. Ainsi que d’un drapeau du PKK, classé parmi les organisations terroristes par plusieurs pays dont la Suisse, en remplacement du drapeau helvète.

Performances, sculptures, idées… Appropriation, propriété et responsabilité, dans l’art ou la société

Avec ou sans preuve d’existence, les actions de Gianni Motti se racontent, circulent et font Å“uvre. En 2005, il participe à la Biennale de Venise où il expose Big Crunch Clock (1999). Soit un compte à rebours pointant vers l’effondrement du système solaire. Comme une bombe à retardement, programmée pour exploser dans cinq milliards d’années. Ultime appropriation, suprême Mea Culpa, indépassable aveu de culpabilité. En 1996, pour l’exposition « Cushy Job » à la Galerie Analix de Genève, il avait alors glissé son nom au milieu de celui d’artistes renommés. Tels Sylvie Fleury, Sol LeWitt, Lily van der Stokker, Robert Barry, Thomas Hirschhorn, Rosemarie Trockel… En fait de quoi, il s’agissait de photographies de Gianni Motti participant à la réalisation d’Å“uvres de ces artistes, comme assistant. Mettant ainsi en lumière l’art du point de vue sociologique, avec ses enjeux de capitaux économique et symbolique, sa dialectique hégélienne du maître et du serviteur.