ART | EXPO

L’Envers du motif

16 Mar - 13 Juin 2010
Vernissage le 16 Mar 2010

L'exposition "L’Envers du motif" interroge les rapports que les artistes contemporains entretiennent avec le motif. Usent-ils du motif comme les peintres de la Renaissance ou du romantisme? Qu’en montrent-ils? De quelle manière? Issus d’objets usuels ou de végétaux, géométriques, ou contenus dans les lettres de l’alphabet, les motifs relèvent de registres infinis.

Silvia Bächli, Alighiero Boetti, Pierre Buraglio, Gérard Collin-Thiébaut, Jean Dewasne, Jiri Georg Dokoupil, Joël Fisher, Maria Hahnenkamp, Hubert Kiecol, Sol LeWitt, Annette Messager, Etienne Pressager, Guy Rombouts, Monika Droste, José Maria Sicilia, Antoni Tãpies, David Tremlett, Craig Wood
L’Envers du motif

Forme unitaire conçue dans un but ornemental ou réalité représentée, le motif, «ce qui meut», est aussi le questionnement sous-jacents à toute œuvre.

En rapport direct avec le quotidien, la neutralité du dessin de Wood cerne point par point les contours de blocs de désodorisants quand les registres de la couleur orchestrent les variations de Dewasne sur le corps musical d’une trompette. Les tapis de Sicilia, supports de jeux d’ombre et de lumière, à mi-chemin vers l’abstraction, éprouvent notre reconnaissance de l’objet.

Herbes sauvages chez Bächli, fleurs délicates à la surface du papier chez Sicilia, empreintes de fruits pour Dokoupil, le motif végétal connaît autant de variations que dans la nature, pour revêtir une dimension symbolique dans une œuvre de Hahnenkamp où les contours de feuilles d’acanthe, cousus de fil blanc sur des photographies d’architectures dépouillées, interrogent la frontière entre cube blanc et ornement.

Kiecol et Tapies emploient des tampons aux formes simples pour composer des champs de force contradictoire ou fédératrice. Au sol, le Kilim de Boetti résulte d’une des multiples combinaisons issues d’une alternance de carrés noirs et blancs dans une trame aux règles pré établies. De variations il est aussi question dans les isométries de LeWitt ou les plans de ruines établis par Tremlett.

Pour Buraglio, Messager, Rombouts et Droste, Fisher ou Pressager les codes de l’alphabet acquièrent des reliefs singuliers. Espiègle ou rêveuse, chaque lettre s’anime, se confronte aux mots, aux illustrations, invective, amuse, quand grâce au rébus Collin-Thiébaut interroge sur le mode ludique les correspondances d’un langage à un autre, de l’écrit à l’image, comme si vivre dans une société de l’image imposait de réapprendre à lire.

Prétexte ou point de départ, le motif porte dans chaque œuvre le regard au-delà de lui-même pour évoquer plus largement les préoccupations et les perceptions de leurs créateurs, face à l’Histoire ou aux sociétés auxquelles ils appartiennent.

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