ART | EXPO

Dreamlands

05 Mai - 09 Août 2010
Vernissage le 04 Mai 2010

L'exposition «Dreamlands» montre comment les foires internationales, les Expositions universelles et les parcs de loisirs ont inspiré les démarches artistiques, architecturales et urbanistiques au XXe siècle, au point de s'ériger en possible norme de certaines constructions contemporaines.

Skidmore, Owings and Merrill
Dreamlands

Présentée dans la grande galerie du Centre Pompidou du 5 mai au 9 août 2010, l’exposition «Dreamlands» développe un propos inédit: montrer comment les modèles de foires internationales, d’expositions universelles et de parcs de loisirs ont influencé la conception de la ville et de ses usages.

Démultipliant la réalité par la pratique de la copie, jouant d’une esthétique de l’accumulation et du collage souvent proche du kitsch, ces mondes clos et parallèles ont en effet inspiré les démarches artistiques, architecturales et urbanistiques au XXe siècle, au point de s’ériger en possible norme de certaines constructions contemporaines.

Cette exposition pluridisciplinaire rassemble plus de trois cents oeuvres, mêlant art moderne et contemporain, architecture, films et documents issus de nombreuses collections publiques et privées. Dans une mise en espace ludique et didactique à la fois, elle propose la première lecture d’envergure de cette question et conviera à s’interroger sur la manière dont s’élabore l’imaginaire de la ville et dont les projets urbains s’en nourrissent.

«Je suis d’une génération pour laquelle la métropole est synonyme de rayonnement culturel (Londres, Paris, New York), puis économique (Londres, New York); désormais elle devient parc à thème (Las Vegas, Dubaï), camp de vie massif (les villes chinoises) ou aberration architecturale et fourre-tout social (Tokyo)», confiait l’écrivain J. G. Ballard, grand observateur des mutations urbaines du monde contemporain, quelques mois avant sa mort, en 2008.

C’est au premier de ces devenirs, la ville-parc à thème, que l’exposition «Dreamlands» est consacrée. Limités, à la fin du XIXe siècle, aux espaces enclos des Expositions universelles et des parcs d’attractions, les motifs et recettes pour et par cette architecture du spectacle et de l’amusement ont été progressivement appliqués, au cours du XXe siècle, à des schémas de développement urbain. Dans un ouvrage séminal, New York Délire (1978), Rem Koolhaas, en réaction aux dogmes modernistes, célébrait déjà Coney Island, et plus particulièrement l’architecture fantasmagorique de l’un de ses parcs d’attractions, «Dreamland», comme l’incubateur du Manhattan moderne.

Généralisant l’usage de la copie et du leurre, jouant d’une esthétique de l’accumulation et du collage, manifestant la volonté d’abolir les repères spatiaux et temporels, les «Dreamlands» ont conditionné l’imaginaire artistique, architectural et urbanistique au XXe siècle et jusqu’à nos jours. Des projets utopistes des années 1960 et 1970 à la réalité d’un certain urbanisme contemporain, ils ont également contribué à profondément modifier notre rapport le plus essentiel au monde et à la géographie, au temps et à l’histoire, aux notions d’original et de copie, et à brouiller les frontières entre l’art et ses vieux rivaux, le kitsch et le divertissement. Certains lieux, Las Vegas dans les années 1960 et 1970, Dubaï ou Shanghai aujourd’hui, cristallisent ces enjeux de manière emblématique.

Dans les années 1960, le situationniste Giuseppe Pinot-Gallizio appelait de ses voeux le moment où la planète serait «transformée en fête foraine sans frontières, engendrant de nouvelles émotions et de nouveaux sentiments». La réalité d’aujourd’hui est bien éloignée du rêve situationniste et l’«attraction universelle» n’engendre que rarement de nouvelles émotions et de nouveaux sentiments.

Pour ses premiers parcs à thème, la Walt Disney Company développa, au début des années 1950, le concept de l’«imagineering»: succédant à l’art de l’ingénieur, selon lequel la forme épouse la fonction, cette ingénierie de l’imaginaire d’un nouveau genre subordonnait le programme architectural à un récit, une histoire, une fiction. Ces mêmes recettes sont désormais appliquées au développement de villes entières, de Las Vegas à Shanghai ou Dubaï. Une évolution qui témoigne de la porosité grandissante du réel et de la fiction, conduisant à l’envahissement contemporain par le «storytelling» sur le modèle anglo-saxon. Nous en faisons tous, aujourd’hui, au quotidien, l’expérience.

L’exposition «Dreamlands» aborde ces thèmes en suivant les thématiques suivantes:
Fantasmagoriques
Les rêve de Vénus
Fun Palace
Learning from Las Vegas
Faites vos jeux
New York délire
Le monde à l’ère de sa reproduction
Dans le décor
D’Epcot à Celebration
Copier/Coller
Definitivly dubaï
Kandor
Ville fantôme

critique

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