ART | EXPO

Abstraction manifeste

19 Jan - 05 Mai 2013
Vernissage le 18 Jan 2013

Cette exposition collective s’intéresse aux formes de l’abstraction dans un contexte contemporain lié à la dématérialisation de l’économie et du lien social. Ici, l’abstraction ne s’oppose pas à la représentation mais s’affirme, au contraire, comme marqueur d’un contexte idéologique.

Patrick Bernier, Olive Martin, Julien Bouillon, Isabelle Cornaro, Raffaella della Olga, Chloé Dugit-Gros, Liam Gillick, Peter Halley, Jean-Benoit Lallemant, Aurélie Mourier, Alexandre Périgot, Julien Prévieux
Abstraction manifeste

Jouant sur les différents sens du terme manifeste, le titre de l’exposition fait écho aux «manifestes artistiques» qui ont caractérisé la succession des avant-gardes modernes marquées par le culte du progrès et le déterminisme libéral. Or, si aujourd’hui les artistes choisissent d’aborder le monde par des formes abstraites, c’est qu’ils doutent de l’évidence de ses signes.

Tout en assumant l’héritage moderniste, les artistes manifestent les limites d’une abstraction idéale en s’appuyant sur des techniques et des technologies qui enrichissent leur vocabulaire plastique d’une dimension sociale. Entretenant une relation paradoxale à l’objet d’art autonome, ils travaillent souvent par séries, préférant inscrire leur démarche dans le temps et la répétition. Ils nouent ainsi différentes temporalités et modes de récit pour mieux remettre en question l’évidence des mondes visibles.

S’appuyant sur des savoir-faire techniques (joaillerie, tissage, peinture) et différents systèmes de représentation (statistique, cartographie, héraldique), les artistes déploient des recherches formelles qui s’articulent aux contingences historiques et politiques actuelles.

Derrière l’apparente opacité des choix esthétiques, les artistes opèrent des connexions entre l’origine des motifs décoratifs qu’ils utilisent, les matériaux choisis et leurs valeurs économiques et symboliques (Patrick Bernier et Olive Martin, Isabelle Cornaro et Jean- Benoit Lallemant).

Mêlant plusieurs registres narratifs, ils s’interrogent sur la «visibilité» de la situation sociale et économique qui les entoure. Certaines œuvres exacerbent le plaisir visuel, mais c’est pour mieux loger la possibilité d’une critique sociale qui indexe les conditions de travail dans une société post-industrielle (Liam Gillick, Julien Prévieux).

La question de l’économie apparaît de manière sous-jacente dans le choix des matériaux utilisés mais aussi comme ressource plastique (Raffaella della Olga, Alexandre Périgot).

Pour Peter Halley, la géométrie a longtemps garanti aux artistes stabilité, ordre et proportion, mais elle caractérise aujourd’hui une gamme de signifiants en constant changement. Notre rapport au monde passe par des interfaces et des modélisations dont les formes – diagrammes, portails, plates-formes – influencent le vocabulaire actuel de l’abstraction géométrique (Julien Bouillon, Chloé Dugit-Gros).

Parce que les codes ont envahi nos modes d’accès au monde jusqu’à s’y substituer, les artistes envisagent le langage abstrait comme un outil de représentation du réel susceptible de s’articuler à lui (Aurélie Mourier).

Commissaire: Keren Detton

Project room
« To Be Continued… »
Du 19 janvier au 24 février 2013
Cette projection réunit des vidéos d’artistes qui examinent dans leurs travaux respectifs la question de l’engagement politique et de ses représentations médiatiques. À travers le choix de formes esthétiques (banderoles, drapeaux, tenues vestimentaires, éléments référentiels aux utopies historiques), différentes réalités sociopolitiques refont surface.
Mounir Fatmi, Thérapie de groupe, 2003, 18’
Dmitry Gutov, Demonstration, 2000, 4’12’’
Ron Haselden, La campagne, 2007, 2’33’’
Olga Kisseleva, (in)visible, 2007, 8’
Philippe Parreno, No more reality 2, 1991, 4’
Sharif Waked, To be continued, 2009, 41’
Artur Zmijewski, Oni (Them), 2007, 26’ 27”

Vernissage
Vendredi 18 janvier 2013 à 18h30

AUTRES EVENEMENTS ART