ART | EXPO

Faits alternatifs

09 Juin - 03 Sep 2017
Vernissage le 09 Juin 2017

L’exposition « Faits alternatifs » au FRAC Poitou-Charentes rassemble les œuvres de quinze artistes contemporains qui mettent en lumière la subjectivité des récits historiques. De Fayçal Baghriche à Sépànd Danesh en passant par Natacha Lesueur, sculptures, photographies, vidéos, installations et peintures montrent que l’histoire est en grande partie une construction au service des puissants.

L’exposition « Faits alternatifs » au Fond régional d’art contemporain Poitou-Charentes, à Angoulême, réunit les œuvres de quinze artistes contemporains autour d’une réflexion sur l’histoire et sa prétendue objectivité.

« Faits alternatifs » : l’histoire, une donnée subjective

Le titre de l’exposition, « Faits alternatifs », est un clin d’œil à l’expression « alternative facts » employée par la conseillère du président des Etats-Unis Donald Trump au lendemain le l’investiture de celui-ci, en janvier 2017. Par ces termes Kellyanne Conway entendait désigner des faits que l’entourage de Donald Trump considérait comme des réalités alors que nombre d’observateurs n’y voyaient que des mensonges.

En reprenant cette formule devenue célèbre, l’exposition vise à explorer la part de subjectivité de l’histoire des peuples, donnée supposément objective. Les œuvres réunies remettent en question des récits qui servent ou déservent des intérêts particuliers et montrent que l’histoire est en grande partie une construction au service des puissants.

L’œuvre Couvertures réalisée en 2001 par Laurent Chambert est composée de la page centrale du journal Le Monde, quotidien du soir, découpée et posée sur la page de couverture du journal Libération, quotidien du matin, du même jour, le 12 septembre 2001. À travers cette mise en regard s’exprime le choc civilisationnel que furent les attentats du 11 septembre 2001.

Fayçal Baghriche, Maryam Jafri et Katia Kameli analysent les récits historiques

La sculpture de Fayçal Baghriche Le bras du cardinal s’inscrit à la fois dans le travail que l’artiste mène sur les récents actes de destruction commis contre des sites et objets archéologiques et religieux, et dans une exploration de la cohabitation entre religions. La statue en bronze et laiton représentant un bras et une main tenant une grande croix est inspirée par une statue installée dans les années 1920 sur le parvis de la Basilique Notre Dame d’Afrique à Alger et représentant le fondateur des Pères blancs en Afrique, le Cardinal Lavigerie. Cette statue qui comportait un gigantesque crucifix brandi de façon menaçante fut mutilée car elle fut interprétée comme une défiance à l’égard de la population musulmane et ne représentait pas le respect que le Cardinal Lavigerie avait témoigné à celle-ci mais plutôt la politique coloniale française de cette époque.

C’est également à la permanence de l’imagerie coloniale dans les récits historiques des Algérois que s’intéresse Katia Kameli dans son installation vidéo Le Roman Algérien (Chapitre un) réalisée en 2016. De son côté, Maryam Jafri, avec sa série de photographies et de textes Versus series, met en lumière les divergences entre les images et les légendes de documents semblables ayant trait aux indépendances africaines, selon qu’elles appartiennent à un fonds public ou à une agence privée.

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