Bharti Kher

Bharti Kher

Bharti KHER — née en 1969 à Londres (Royaume-Uni). Vit et travaille à New Dheli (Inde).

Bharti Kher est une artiste contemporaine indienne dont le travail, prolifique, inclut sculpture, installation, peinture… Son Å“uvre est connue pour son usage du bindi. Parure corporelle, le bindi, symbolise le troisième Å“il, soit la capacité à voir au-delà des apparences. Mais c’est aussi un motif décoratif, une sorte de gommette-bijou sur le front des femmes indiennes. Sculptures d’animaux couverts de bindis, peintures de/en bindis, créatures hybrides, porcelaine brisée, saris figés par de la résine, triangles et triangulations cartographiques… Bharti Kher crée une Å“uvre traversée par la multitude. Interprétations, malentendus, colonisations, décolonisations, identités culturelles, métissages, appropriations… Bharti Kher embrasse des distances (spatiales, temporelles) considérables. Actuellement, son travail est représentée par la Galerie Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Séoul, Tokyo), Hauser & Wirth (Zurich, Londres, Somerset, New York, Los Angeles, Gstaad), notamment.

Bharti Kher : sculpture et peinture de bindis, entre gommettes, troisième œil et éternelle fécondité

Bharti Kher a étudié à l’Université du Middlesex, à Londres (1987-1988). Puis à l’Université de Northumbria, à Newcastle, où elle se spécialise en peinture (1988-1991). Britannique de naissance, à la fin de ses études en art, en 1992, elle effectue un voyage en Inde. Connaissant le pays à travers ses parents, elle y trouve un espace à la fois familier et étranger. Sa rencontre avec l’artiste Subodh Gupta, son futur mari, décide de son installation à New Dehli. En 1995, elle croise une femme avec un bindi en forme de spermatozoïde-serpent. Interpellée, elle lui en demande la provenance et en achète tout un stock. Sorte de révélation, entre fécondité et marque de fécondation, les Å“uvres de Bharti Kher se couvrent alors de myriades de ces sperm-bindis. It’s a jungle out there (2002), Untitled (vultures) (2002), Rudolf and Bambi (2002) The skin speaks a language not its own (2006)…

Installations, créations hybrides, procédurales… La solide trame d’une mythologie globalisée

Dans le même temps, Bharti Kher développe une peinture de bindis, aux lisières de l’organique et de l’art sériel procédural. Of bloodlines and bastards (2006), First hand second skin third eye (2006), Lao’s Mirror (2012), Biology (2012) et Physics (2012)… La méticuleuse précision et la richesse des motifs engendrent une forme de fascination. Tandis que les créatures hybrides (Arione, 2004 ; Arione’s sister, 2006 ; Warrior with Cloak and Shield, 2008…), évoquent tout à la fois des personnages de Matthew Barney, des divinités hindoues, des satyres grecs… Là où, par ailleurs, Portrait of a lady I (2012) consiste en un bloc de ciment vertical surplombé de saris. En 2014, son exposition personnelle « three decimal points. of a minute. of a second. of a degree », à Zurich, culmine dans la densité des trames de références culturelles. Internationale, l’Å“uvre de Bharti Kher compose ainsi une mythologie intelligemment globale.