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XVe bourse d’art monumental d’Ivry

22 Avr - 05 Juin 2005
Vernissage le 22 Avr 2005

Huit artistes de tous les horizons se mesurent à l’échelle d’une ville, aux dimensions de l’architecture. Ils dessinent le visage d’une cité en perpétuelle évolution à travers réalisations in situ, souvent en extérieure. Une bourse pour des œuvres à la rencontre du milieu urbain et de ses habitants.

Franck Bragigand, Claude Hortsmann, Guillaume Leblon, Hidéo Morié, Gyan Panchal, Boy & Erik Stappaerts, Stephen Maas
XVe bourse d’art monumental d’Ivry

La volonté de couvrir tout le champ des arts visuels, en privilégiant la création et la recherche fondamentale, caractérise la politique de la ville d’Ivry-sur-Seine en matière d’arts plastiques : des pratiques amateurs quotidiennes à l’ouverture ponctuelle des ateliers d’artistes; du programme rythmé des expositions du centre d’art aux œuvres pérennes disséminées dans la ville.
Bi-annuelle depuis 1981, la Bourse d’art monumental illustre bien cette position exigeante dans le flot des propositions contraignantes pour les créateurs. Dès la première sélection en 1979, le principe du soutien à des visions singulières à été préféré à celui de la commande.
Cette année 2005, le comité de sélection est constitué de Marc Augé, anthropologue, Elisabeth Ballet, artiste, Jean-Marc Huitorel, critique d’art, Claire Le Restif, directrice de centre d’art, Stephen Maas, artiste lauréat de la 14ème bourse, Edith Perstunski-Deleage, maire adjoint chargé des affaires culturelles de la ville d’Ivry et Emmanuel Ropers, responsable du service des arts plastiques de la ville d’Ivry.

La consultation des 258 dossiers reçus pour cette 15e édition ouvre un panorama très varié de la création artistique, toutes esthétiques confondues, et a permis une première sélection de six artistes, invités à présenter leur travail dans les salles du centre d’art : Franck Bragigand, Claude Horstmann, Guillaume Leblon, Hidéo Morié, Gyan Panchal, Boy & Eric Stappaerts.
Pendant l’exposition, le jury se réunira une seconde fois pour choisir le lauréat, qui bénéficiera l’année suivante d’une exposition personnelle. Il se verra ensuite confier une création dans l’espace urbain.

Cette initiative ivryenne invite d’années en années, des artistes de tous horizons à se mesurer à l’échelle d’une ville, aux dimensions de l’architecture. Par touches, les lauréats dessinent le visage d’une cité en perpétuelle évolution.
Actuellement 8 artistes parmi les 14 lauréats ont réalisé une œuvre pour la ville, après avoir soumis deux projets au bureau municipal.
Hors ce processus, plus d’une trentaine de sculptures ou de murals, réalisés par exemple dans le cadre du 1% pour la décoration des bâtiments publics, sont autant d’expériences d’un art à la rencontre de tous et de chacun. Ces œuvres, souvent en plein air, permettent à tous les publics de rencontrer la création contemporaine, sans seuil à franchir. Cette pratique artistique accompagne la vie de tous au quotidien avec des inventions audacieuses, des moments d’interrogation sur la fragilité de l’espace public et la nécessité de renouveler les usages et les paysages urbains. De l’intérieur d’un nouveau bâtiment public, avec la récente implantation de Géographie commune de Bernard Calet à l’école Dulcie September, aux bordures de Seine qui vont bientôt recevoir le Balcon (pour longtemps regarder) de Claire-Jeanne Jézéquel, ces stations poétiques jalonnent un parcours à identifier pour les arpenteurs curieux, qui peuvent d’ores et déjà le dessiner grâce à la visite virtuelle proposée sur le site Internet de la Ville d’Ivry-sur-Seine.

Emmanuel Ropers, directeur de la Galerie Fernand Léger

Les artistes

Franck Bragigand
Franck Bragigand né en 1971, vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas)
Les peintures de Franck Bragigand relèvent avant tout de l’action et de l’expérimentation. Expositions, interventions dans l’espace urbain, participations des usagers des lieux – amateurs d’art contemporain ou usagers des lieux -, partenariats avec de multiples entreprises ou collectivités territoriales – sont autant d’action où Franck Bragigand selon des codes chromatiques sélectionnés fabrique, restaure, propose une réalité revisitée qui recycle et questionne nos conditionnements quotidiens.

Claude Hortsmann
Claude Hortsmann, née en 1960, vit et travaille à Stuttgart (Allemagne)
Les œuvres de Claude Horstmann tendent sans cesse à proposer une hyper lecture de la réalité. A travers un cheminement, une narration possible, Claude Horstmann souligne par des textes, des photographies, des dessins muraux, notre capacité de regardeur à franchir les limites du visible. Dans des espaces de circulation, avec quelques phrases ou des motifs picturaux qui se jouent de la lumière et de leur matérialité, l’artiste met à nu des perspectives et angles de vue inédits.

Guillaume Leblon
Guillaume Leblon, né en 1971, vit et travaille à Paris (France)
Les installations, objets, photographies ou films de Guillaume Leblon interrogent l’espace, le lieu et l’acte de la monstration, de la mise en scène. Face à ses œuvres, véritables indices, énigmes, c’est la perception d’une atmosphère, d’un univers spécifique qui se détache. Comme des empreintes d’un moment et d’une fonction donnée, les œuvres se déploient alors dans une constante dialectique entre apparition et disparition, ouvrent une brèche vers un ailleurs, une hypothèse de narration.

Hidéo Morié
Hidéo Morié, né 1954, vit et travaille à Paris (France)
Le travail d’Hidéo Morié, artiste d’origine japonaise, s’articule autour des notions de vide et de plein pour interroger avant tout l’espace qui abrite l’œuvre et la position du spectateur. Le mur, la séparation sont fréquemment présents dans ces installations monumentales. A partir de ce pivot, des éléments hétéroclites, savamment orchestrés se retrouvent disposés pour mieux saisir les références culturelles, historiques, sociales et artistiques de l’artiste. Bric-à-brac sensible, documents historiques, livres, aliments, objets manufacturés se dispersent dans l’espace et obligent le spectateur à modifier son regard, à s’immiscer dans la procédure même de fabrication de l‘œuvre.

Gyan Panchal
Gyan Panchal, né en 1973, vit et travaille à Paris (France)
S’intéressant aux codes contemporains de construction et de réduction du réel, Gyan Panchal utilise des matériaux tels le plexiglas, le polyamide, le polystyrène, le lycra ou encore le pétrole. Leur fabrication tout comme leur utilisation standardisée sont remises en question, déplacées, discutées, chahutées entre leur propre origine et leur devenir potentiel. Les œuvres ainsi conçues témoignent d’une réflexion globale de l’artiste sur les signes de la production du présent qu’il déjoue avec gravité.

Boy & Erik Stappaerts
Boy & Erik Stappaerts vit et travaille à Anvers (Belgique)
A partir d’une réflexion sur l’objet dans notre quotidien et les valeurs affectives, symboliques que chacun lui donne, Boy & Erik Stappaerts conçoit un travail artistique protéiforme. A partir de la symbolique sociale des codes chromatiques en vigueur, Boys & Erik Stappaerts propose par exemple de s’approprier l’objet en le définissant selon une couleur distincte et un background donné. Dans le même esprit, « the B&ES Institute » est un projet monumental, mis en place sur internet. Dans un espace virtuel, les visiteurs naviguent selon des chapitres comme the Museum ou Trolleys- Objects & Backgounds. Dans chaque chapitre, ils sont invités à composer leur univers, leurs propres points de vue sur l’objet exposé. A travers ce site, on perçoit une mise en abîme du rôle du musée et de l’espace d’exposition qui confèrent à l’objet une notion de sacralité absolue, abandonnant ainsi son aspect domestique et sensible.

Stephen Maas
Stephen Maas, né en 1953, vit et travaille à Paris
Le panneau lumineux situé à l’entrée du centre d’art sera investi par Stephen Maas, lauréat de la 14e bourse d’art monumental. L’artiste profitera de cette occasion pour projeter dans l’espace urbain une intervention pour la Ville d’Ivry-sur-Seine.

Les lauréats de la bourse d’art monumental depuis 1979
Daniel Pontoreau (1979), Bernard Pagès (1980), Jean Clareboudt (1981), Jean-Pierre Péricaud (1983), Vladimir Skoda (1985), Pierre Buraglio (1987), Osman (1989), Sylvie Blocher (1991), Francisco Ruiz de Infante (1993), David Boeno (1995), Bernard Calet et Tania Mouraud (1997), Gérard Collin-Thiébaut (1999), Claire-Jeanne Jézéquel (2001), Stephen Maas (2003)

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Muriel Denet sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

XVe bourse d’art monumental d’Ivry

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