ART | CRITIQUE

William Kentridge

Vernissage le 12 Jan 2008
PMuriel Denet
@12 Jan 2008

William Kentridge expose chez Marian Goodman une maquette de la scénographie de La Flûte enchantée mise en scène à la Monnaie de Bruxelles en avril 2005. L’exposition est complétée par quelques somptueux dessins-collages réalisés pour cette production.

Les premières mesures de l’ouverture de La Flûte enchantée éclatent, et une scène miniature à l’italienne, jusque-là dans l’obscurité, s’éclaire. Elle est le théâtre de projections, et rétroprojections synchronisées, d’animations monochromes, qui rythment des extraits, dont les airs les plus célèbres et enchanteurs, de l’opéra de Mozart. Chacun est annoncé par l’en-tête de la partition correspondante, en valeurs inversées, comme des cartons de cinéma muet. L’univers enchanté de Kentridge, truffés de trucages élémentaires et merveilleux, s’emballent.

Un bras diaphane et ondulant annonce le serpent qui est à l’origine de la célèbre féerie. Un prestidigitateur invente des oiseaux qu’il ne peut contenir. Des constellations et des planètes tourbillonnent, des échafaudages optiques et des effets pyrotechniques jaillissent, des ruines antiques s’effondrent et s’enflamment.

Toute la machinerie illusionniste de Kentridge est là, projetée sur une scène qui simule la profondeur par étagement de plans, décorés de palmiers et de colonnades, pour évoquer le paysage exotique de l’Égypte du XIXe siècle, où l‘artiste a transposé le conte.

Cela ressemble aussi à une grosse chambre noire. La photographie, alchimie de lumière et d’obscurité, de négatif et de positif, est une métaphore réussie de la lutte de l’ombre et de la lumière, du mal et du bien, qui est au cœur de l’œuvre mozartienne.

On l’aura compris: Kentridge expose chez Marian Goodman une maquette de la scénographie de l’opéra mis en scène à la Monnaie de Bruxelles en avril 2005, qui depuis poursuit une tournée internationale. L’exposition est complétée par quelques somptueux dessins-collages réalisés pour cette production.

Traducciòn española : Santiago Borja
English translation : Laura Hunt

William Kentridge
— Flying Birds, série «Preparing the Flute», 2006. Fusain et pastel sur papier. 87 x 277 cm.
— Welt Detektiv – Large Rhino, série «Preparing the Flute», 2006. Fusain et pastel sur papier. 150 x 211 cm.
— Tondo – Birds and Sky, série «Preparing the Flute», 2006. Fusain et pastel sur papier. Diamètre 117 cm.
— Magic Flute I, 2003. Typographie sur papier. 110 pièces, 281, 62 x 354, 65 cm.
— Magic Flute III (Negative Reading), 2003. Typographie sur papier. 110 pièces, 281, 62 x 354, 65 cm.
— Bird Catcher, 2006. Fusain, pastel et encre sur papier. Ensemble de 4 dessins. 40 x 40 cm chacun.
— Bird Catcher, 2006. Fusain, pastel et encre sur papier. Ensemble de 6 dessins. 40 x 40 cm chacun.
— Preparing the Flute, 2005. Installation. Maquette de théâtre avec deux films animés 35 mm transférés sur DVD.
— Receiver, 2006. Livre d’artiste comprenant vingt gravures illustrant des poèmes de Wislawa Szymborska.

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