ART | EXPO

Wake up, please

03 Juil - 25 Oct 2009

Cette exposition collective concerne directement le visiteur et sa manière de percevoir le monde. Wake up, Please réunit une douzaine d’artistes internationaux et des oeuvres qui mettent en jeu la mémoire collective, la culture populaire et l’histoire politique en postulant la nécessité d’appréhender ces récits de manière subjective.

Allora & Calzadilla, Fayçal Baghriche, Dora García, Robert Gober, Rodney Graham, Joseph Grigely, Loreto Martínez Troncoso, Fiorenza Menini, Roman Ondák, Sylvain Rousseau, Miri Segal, Virginie Yassef
Wake up, please

Les oeuvres s’attachent à tisser des liens entre les pratiques des artistes et celles des spectateurs et visent une redéfinition à la fois poétique et politique de la conscience spectatrice.

Le titre, Wake up, Please, reprend les paroles du perroquet dans le film Vexation Island de l’artiste canadien Rodney Graham. Observant un pirate inconscient échoué sur une île déserte, le perroquet s’exclame «Wake up please ! Wake up please !»
Le perroquet est le pendant du spectateur dans le film, mais ses paroles bondissent hors de l’image pour interpeller le spectateur dans la salle.

Réveillez-vous…

Tous les artistes réunis dans l’exposition interrogent la capacité de l’art à réveiller la conscience du regardeur.

Le duo d’artistes Allora & Calzadilla célèbre l’arrêt des essais militaires américains sur l’île de Vieques en fixant une trompette sur un pot d’échappement. Le son discordant, comme celui d’une alarme, agit physiquement sur le visiteur et inscrit en lui une mémoire de l’événement.

Les oeuvres fonctionnent comme des condensateurs de temps et des outils critiques. Pour le réveiller, il suffit d’un souffle est le titre donné par Virginie Yassef à sa sculpture d’éléphant, figure quasimythologique, d’où s’échappe une rumeur sourde de révolte.

D’autres animaux peuplent l’exposition, comme l’image animée d’un perroquet de Miri Segal, qui interagit avec le spectateur sans pour autant être docile.

Dora García quant à elle revisite les stratégies d’outrage au spectateur, de Lenny Bruce à Guy Debord, et examine leur impact sur différents publics.

L’exposition tient l’attention en éveil en confrontant l’expérience individuelle avec son inscription dans une histoire collective.
Dans la vidéo Remembering is a Difficult Job, but Somebody has to Do it (se souvenir est une tâche difficile mais il faut bien que quelqu’un le fasse), Joseph Grigely tente de se rappeler le générique d’une série télévisée populaire qui a marqué son enfance, avant qu’il ne devienne sourd.  Alors qu’il fredonne la chanson oubliée, c’est le handicap qui refait surface.

La critique du spectaculaire sensible dans la mise en boucle du film de Rodney Graham transparaît également dans des propositions paradoxales, comme celle de Roman Ondák qui nous invite à poursuivre nos activités en cours au milieu de la rumeur du monde, ou celle de Loreto Martínez Troncoso qui s’interroge sur sa propre présence dans l’exposition.
Le réveil est ici compris comme un processus historique et générationnel tout autant qu’individuel.

Les oeuvrent réunies confrontent différentes temporalités et aiguisent la conscience du moment présent pour mieux préparer la possibilité d’un réveil collectif.

L’ exposition s’inscrit dans la seconde édition de PLEIN SOLEIL / L’ETE DES CENTRES D’ART.

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