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Voleur de paroles

Dans ce texte humoristique, provocateur et critique, Julio Le Parc se glisse dans la peau de commentateurs imaginaires: le critique, l’artiste raté, le marchand d’art, le collectionneur... égratignant ainsi les divers acteurs du milieu artistique.

Information

Présentation
Julio Le Parc
Voleur de paroles

Artiste engagé, Julio le Parc prend part en 1960 à la fondation du GRAV (Groupe de recherche d’art visuel), qui concrétise, donne forme, organise et développe la confrontation des idées et expériences des onze artistes qu’il regroupe. Outre les expositions et autres Labyrinthes qu’il conçoit, le GRAV publie tout au long de son existence des textes provocateurs sur le milieu de l’art.

À l’occasion de la Biennale de Paris en 1961, le GRAV écrit et diffuse le manifeste «Assez de mystifications» qui s’en prend violemment à «l’art officiel».

Dans Voleur de paroles, qui parait aujourd’hui dans la collection «L’art en écrit», Julio Le Parc revient sur ce texte, glissé dans la peau de commentateurs imaginaires: le critique, l’artiste raté, le marchand… égratignant encore une fois et comme à son habitude les divers acteurs du milieu artistique.

«D’un marchand d’art très escroqueleur
Des balivernes. Du bla bla. C’est moi qui fais les artistes. Les espectateurs? S’ils sont des acheteurs potentiels ça va, autrement qu’ils circulent. Manifeste avec ou sans contenu, ce qui compte c’est que eux les produisent. Surtout s’ils produisent des œuvres que les collectionneurs peuvent m’acheter. Leur agressivité? Je leur fais miroiter un petit contrat et aux oubliettes l’envie de faire des manifestes.

Si de mon optique, ils sont bons, je peux acheter à ces signataires quelques unes de leurs œuvres, en prenant des risques à 10 pour les vendre à 40 ou 50. Autrement ces œuvres-là je peux les avoir en dépôt dans ma galerie et en cas de vente je toucherai une commission d’au moins 70%, déduction faite des éventuelles remises au client. Les œuvres en dépôt, si je ne les vends pas, peu à peu elles deviennent ma propriété. Les vris artistes sont des rêveurs, ils oublient de me les réclamer.»
Julio Le Parc, Voleur de paroles, p. 12.

Né en 1928 à Mendoza en Argentine, Julio Le Parc vit et travaille à Cachan. Précurseur de l’Op Art, membre fondateur du GRAV, il travaille sur le mouvement, la lumière, l’optique.

Pour l’édition de tête, à 285 exemplaires et au prix de 300e, l’ouvrage est accompagné d’une œuvre originale, signée et unique pour chaque exemplaire.