ART | EXPO

Vincent Lamouroux

09 Mar - 28 Avr 2007
Vernissage le 08 Mar 2007

A partir de l’observation d’instruments ultra technologiques de dissuasion et de surveillance du territoire ou de recherches scientifiques, Vincent Lamouroux imagine une installation constellaire, un paysage mythique aux formes inédites, à la fois construit et nébuleux.

Vincent Lamouroux
Vincent Lamouroux

De l’aventure avortée de l’aérotrain, Vincent Lamouroux a tiré en 2002 Pentacycle*, véhicule pathétique et déraisonnable qui arpentait le légendaire rail futuriste. Des skate-parks californiens aux réflexions horizontales de Carl André se sont formulés des «Sols», multiples propositions de sculptures-lieux en bois contreplaqué. L’architecture géodésique de Buckminster Fuller associée dans l’esprit de l’artiste au souvenir du film de Norman Jewison Rollerball (1971), structure le squelette plafonnant de Grounded, perturbant flottement géométrique suspendu au Credac d’Ivry-sur-Seine en 2005.

L’histoire des roller-coasters et celle des loisirs vernaculaires participe de la genèse de Scape, sculpture monumentale, autant esquisse d’un paysage en négatif – landscape – que d’une échappée – escape – avec son immense trajectoire de métal de 1,80m de diamètre. Dessin minimal et force de résistance, Scape manie les hypothèses et ne se laisse pas fixer dans un rôle. Dans cette démarche, moins détournement que dynamique d’une mutation naturelle aux accents darwiniens, Vincent Lamouroux s’empare des mues du progrès pour les engager dans une réalité parallèle nourrie des canons de la contre-utopie, entre sculptures minimales et essences concrètes de l’objet. L’exposition procède de cette réflexion que développe Vincent Lamouroux sur ces machineries modernes dont l’obsolescence sujette à toutes les spéculations, fait naître le mythe.

Si les nouvelles sculptures de Vincent Lamouroux trouvent également leur origine formelle dans les registres de l’anticipation, de la science-fiction et de l’imagerie technologique, leur identification n’appelle pas la maîtrise de ces substrats, leur existence n’étant en rien démonstration.
A partir de l’observation d’instruments ultra technologiques de dissuasion et de surveillance du territoire ou de recherches scientifiques, Vincent Lamouroux opère mutations et glissements de ces formes premières dans un cryptage dynamique pour engendrer ces prototypes paradoxaux.
On subsume une origine défensive ou une force de persuasion mais le revêtement blanc, l’épuration des formes et la réalisation low-tech de ces cinq sculptures les soustraient à toute assimilation.
La dégradation de la fonctionnalité initiale a produit une forme parallèle, étrange avatar plus dédoublement que double, qui se pose en autant de solutions potentielles, entre hostilité et angoisse. De cette filiation hybride émergent in fine cinq objets génériques et fantomatiques, éprouvant les appuis de la galerie, sol, plafond et murs.

Au sein de ces extrapolations de formes défaillantes et configurées dans l’espace en points cardinaux renouvelés, se déploie l’image dessinée d’une constellation aussi inutile à l’univers qu’elle est évocatrice : la constellation du sculpteur. Avec cette installation, Vincent Lamouroux cherche à édifier une sensation d’univers, un paysage à la fois construit et nébuleux que ces formes inédites nous forcent d’observer.
Bénédicte Ramade

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Léa Bismuth sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Vincent Lamouroux et Virginie Yassef

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