ART | EXPO

Udo Nöger et Michael Burges

16 Fév - 24 Mar 2007

Udo Nöger et Michael Burges créent des objets hybrides qui brouillent les classifications traditionnelles de l’œuvre et soulignent ainsi la défaillance de notre perception.

Exposition Udo Nöger et Michael Burges

La thématique de cette exposition entend promouvoir et défendre les procédés récents de l’Abstraction. Les artistes en question créent des objets hybrides qui brouillent les classifications traditionnelles de l’œuvre. Ils se situent dans un entre-deux qui oscille de la stricte forme picturale à l’objet en trois dimensions soulignant ainsi la défaillance de notre perception.

Les notions de transparence et d’opacité, de matérialité et d’immatérialité, d’apparition et de disparition sont au cœur des problématiques de ces artistes, elles mettent en évidence des espaces non figés et indéfinissables : des espaces transitoires. Peu importe le type d’espace, qu’il soit d’ordre pictural, de la temporalité ou encore du virtuel ; l’espace transitoire est le principe qui sous-tend chacune des oeuvres. L’abstraction est ici libérée de la planéité du tableau et les œuvres de ces artistes, en faisant référence à l’Art cinétique ou au Minimalisme, mettent en place de nouveaux procédés.

L’espace transitoire induit une prise en compte par l’artiste de la notion de distance et interroge notre perception en une sorte d’énigme visuelle. En opposition à l’abstraction des avant-gardes qui consistait à soustraire ou abstraire du réel, les œuvres présentées fonctionnent sur le mode du rajout et de l’accumulation, la peinture se voit additionnée d’espace et de lumière.

Les œuvres de cette exposition repensent la peinture en termes d’expérience spatiale, de fluide et de passage du temps en engendrant une série d’affects et de variation, s’inscrivant ainsi dans un dépassement des oppositions de la peinture abstraite moderne. Malgré l’hétérogénéité des matériaux, les œuvres se constituent comme des systèmes que l’on peut aisément identifier. Les procédés de création de chaque artiste sont des langages spécifiques et deviennent des signes, des schémas.

Ainsi, les œuvres d’Udo Nöger jouent sur l’aspect translucide des matériaux et fonctionnent comme des pièges lumineux. Les peintures sont constituées de vide entre la surface de la toile et la structure sur laquelle elle est fixée ; la lumière ambiante est réfractée de l’une vers l’autre et devient alors matière en transit dans un espace que nous ne pouvons percevoir. Les conditions d‘exposition et les variations lumineuses liées au temps et aux saisons modifient les œuvres continuellement.

Les peintures de Michael Burges sont à la base d’une réflexion sur la perception avec un jeu sur les phénomènes optiques et la vibration de la surface picturale. En enfermant la toile derrière une plaque de plexiglas, l’artiste induit une altération du regard du spectateur et rend impossible toute préhension stable de l’œuvre. La peinture semble en perpétuel mouvement, le geste pictural n’est plus figé et la toile continue de se construire et de se recomposer. La localisation physique de la surface picturale disparaît au profit d’une expérience sensorielle.

Article sur l’exposition
Nous vous invitons à lire l’article rédigé par Julia Peker sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Udo Nöger et Michael Burges

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