DESIGN | EXPO

La Fabrique du vivant

20 Fév - 15 Avr 2019
Vernissage le 18 Fév 2019

Avec "La Fabrique du vivant", le Centre Pompidou présente une exposition conjuguant art, design et sciences. Un parcours en quatre actes — Ingénierie de la nature, modéliser le vivant, nouvelles matérialités, programmer le vivant — pour une plongée dans le biodesign actuel.

À la croisée des design, art, musique et architecture, le centre Pompidou Paris présente l’exposition « La Fabrique du vivant ». Soit le troisième opus du cycle « Mutations / Créations », coproduit avec l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Réunissant une cinquantaine de projets récents, « La Fabrique du vivant » plonge dans ce que l’époque a de plus limitrophe. L’exploitation et la re-création du vivant. Incluant compositions visuelles et sonores, ainsi que travaux de laboratoires, « La Fabrique du vivant » offre ainsi une incursion dans le biodesign récent. Soit l’un des secteurs les plus vivants — dans tous les sens du terme — du design contemporain. En présentant notamment l’une des pièces emblématique du mouvement : la chaise Mycelium (2012) du Studio Klarenbeek & Dros. Soit une assise où ce sont des champignons qui, croissant au sein de la structure imprimée en 3D, lui confèrent sa solidité.

Exposition « La Fabrique du vivant » : 3e opus du cycle « Mutations / Créations »

Là où la production industrielle d’objets identiques aura signé la modernité, le contemporain cultive quant à lui l’organique. Tirant ainsi parti de la dynamique du vivant. Qui prolifère, se réplique, duplique, et mute en fonction du contexte. Si bois, cuir, peaux et fourrures font depuis longtemps partie des matériaux employés en design, le recours aux algues, champignons et bactéries est plus récent. Dans sa série Alga (2016 – en cours), présentée dans « La Fabrique du vivant », le designer Samuel Tomatis explore par exemple les potentialités des algues vertes comme matériaux de construction. Tandis que les rejets d’engrais (azote et phosphore) rendent l’océan fertile en algues, Samuel Tomatis répond au problème par l’ingénierie de nouveaux matériaux. Du textile au contenant alimentaire, de la chaise au luminaire… Matériaux opaques ou translucides… La série Alga s’appuie sur la chimie pour transformer un biodéchet potentiellement toxique en opportunité.

« La Fabrique du vivant » : entre art, science, design, architecture et musique

Entre art et design, l’exposition présente notamment la chaise de Tokujin Yoshioka. À savoir Crystalized Chair _ Venus (2008-2012), une structure plongée dans un bain minéral, entièrement recouverte de cristaux. Aux côtés de cette chaise aux formes uniques et entièrement déterminées : les Aguahoja Artifacts (2015-2018) de Neri Oxman et le Mediated Matter Group. Officiant au sein du MIT Media Lab, (Massachusetts Institute of technologies, à Cambridge, États-Unis), le Mediated Matter Group se concentre sur le design inspiré par la nature et la nature inspirée par le design. Pour les Aguahoja Artifacts, le matériau développé se rapproche d’une matière textile biodégradable, capable de réagir aux stimuli environnementaux. Pour des objets à la texture vivante et artificielle, imprimés par un robot et modelés par l’eau. Et dont la production ne génère aucun déchet. Dans la même veine, les visiteurs pourront également retrouver le Bionic Chandelier (2018) de Julian Melchiorri.

Le Biodesign au Centre Pompidou Paris : nouveaux matériaux, nouveaux enjeux

S’inspirant du processus végétal de la photosynthèse, le Bionic Chandelier de Julian Melchiorri se compose d’une structure en métal, agrémentée de Silk Leaves (2014). Soient des feuilles bioniques en polymère transparent, protéines de soie et chloroplastes. Pour faire simple, les feuilles abritent des micro-algues, qui absorbent le dioxyde de carbone pour rejeter du dioxygène. De jour comme de nuit, puisque le luminaire stimule la photosynthèse. Autre pièce expérimentale : Regenerative Reliquary (2016) d’Amy Karle. Soit une structure jaune, en forme de main humaine, incorporant des cellules souches mobilisées dans un processus de calcification osseuse. Pour une sculpture en pleine croissance, également présentée dans la triple exposition « Future Humanity – Our Shared Planet », d’Ars Electronica — à Beijing, Séoul et Moscou. Prenant en quelque sorte le relais de cette dernière, « La Fabrique du vivant », s’empare à son tour de la question des contours du vivant, à la pointe du biodesign, notamment.

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