ART | EXPO

Tales of the city

17 Avr - 06 Juin 2010
Vernissage le 16 Avr 2010

"Tales of the City" interroge une période révolue, où architecture et progrès social allaient de pair. Architecture fonctionnaliste, grands ensembles, habitat collectif… autant de concepts largement remis en cause aujourd'hui. Les artistes présentés dans cette exposition font de la critique des utopies modernistes un élément central de leurs pratiques.

Valérie Jouve, Didier Marcel, Cyprien Gaillard
Tales of the city

Dans le cadre de la 4e Semaine des cultures urbaines, la Ville de Saint-Dizier a convié le Frac Champagne-Ardenne à investir les espaces du musée municipal pour y présenter une sélection d’oeuvres de sa collection.

Dans un contexte qui n’est plus celui de la ville historique, mais bien celui d’une ville diffuse et éclatée, les constructions récentes témoignent d’une situation nouvelle caractérisée par l’absence de sens du territoire, qui semble se construire tout en se décomposant, qui est devenu un espace d’éternelle périphérie où ne subsiste aucune mémoire culturelle.

On retrouve dans les oeuvres de l’exposition une relation forte à la notion d’entropie chère à l’artiste américain Robert Smithson (1938-1973). Ce qui est prépondérant selon lui, c’est que le temps peut s’imposer tôt ou tard sur les constructions humaines, qu’un jour ou l’autre il parvient à prendre le dessus sur l’édifice, le réduisant à l’état de ruine.

L’oeuvre photographique, filmique, graphique et picturale de Cyprien Gaillard prend sa source dans l’observation du paysage rural et urbain et l’exploration des rapports entre nature et architecture. L’artiste est fasciné par les grands ensembles architecturaux et l’action de l’homme sur son environnement.

Développant une forme très personnelle de Land art, fasciné par l’oeuvre de Robert Smithson et la notion d’entropie qu’il a développée dans son travail, Cyprien Gaillard mène, dans une démarche oscillant entre romantisme et vandalisme, une recherche sur les traces laissées par l’homme dans la nature.

La démarche de Didier Marcel est centrée sur l’idée d’opposition et de contraste qui consiste à extraire certains éléments, souvent les plus banals, de leurs contextes originels pour les réintroduire dans l’espace muséal. Sans titre (Seita), 2004, montre, sur un socle rotatif, une maquette de l’ancienne usine Seita de Dijon, alors en cours de destruction.

A l’inverse d’une maquette d’architecture traditionnelle, censée présenter un projet en cours ou à venir, cette oeuvre affirme sa dimension de monument à la mémoire d’un passé industriel en train de disparaître. Le socle giratoire fait lui référence au monde du commerce et confère à l’ensemble un statut paradoxal, comme si l’on faisait la promotion de la ruine.

Valérie Jouve confronte physiquement des architectures périurbaines à des visages et des corps, dans des portraits urbains d’une grande intensité.

Anthropologue de formation, photographe et vidéaste, elle est l’une des artistes françaises les plus importantes de sa génération. Son oeuvre se situe volontairement entre un enregistrement quasi documentaire de la réalité urbaine et des propositions scéniques très élaborées tendant vers la fiction. Valérie Jouve s’intéresse aux zones périphériques, aux espaces délaissés et à la manière dont l’individu les habite et leur résiste.

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