ART | EXPO

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24 Mar - 03 Avr 2009
Vernissage le 23 Mar 2009

Après la Russie, la Pologne, l’Inde, la Finlande, l’Ecole des beaux-arts présente l’art contemporain de Taïwan. L’exposition, conçue comme un laboratoire expérimental d’art, accueille des œuvres aussi diverses que dessins, wall-drawings, vidéos, sculptures, installations, performances…

Communiqué de presse
Hsia-Fei Chang, Chieh-Jen Chen, Kai-Huang Chen, Wan-Jen Chen, Chi-Pan Chen, Chen-Hung Chiu, Yu-Cheng Chou, Che-Wei Chuang, Chia-En Jao, Jun-Honn Kao, Chi-Wei Lin, Chien-Wei Liu, Jing-Zhong Luo, Hung-Chih Peng, Charwei Tsai, Ming-Liang Tsai, Ying-Cheng Tsai, Kuang-Yu Tsui, Yong-Ning Tzeng, Fujui Wang, Ya-Hui Wang et Sih-Cin Wu 
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Art contemporain taïwanais
Une exposition proposée par Chih-Cheng Chen, directeur du Centre culturel de Taiwan à Paris et Eric Féloneau

L’Ecole des Beaux arts de Paris organise, depuis quelques années, une exposition mettant en scène le travail de jeunes artistes de la scène internationale offrant ainsi à son public l’opportunité de découvrir les mouvances d’artistes étrangers. Après la Russie, la Pologne, l’Inde, la Finlande, c’est Taïwan que l’Ecole des beaux-arts a choisi de présenter pour une exposition qui se tiendra dans les galeries Melpomène et Foch de l’Ecole au printemps 2009.

L’exposition, conçue comme un laboratoire expérimental d’art, accueillera des œuvres aussi diverses que dessins, wall-drawings, vidéos, sculptures, installations, performances… Une douzaine d’artistes, présents sur le site, auront à cœur de créer des pièces spécialement pensées pour leur exposition à Paris. C’est ainsi que le soir du vernissage Chang Hsia Fei donnera une performance rock’n roll devant sa sculpture de néon rouge Bang Bang Bar, Chen Chi-Pan réalisera une installation in situ où la vidéo tient une large place. Présentés face à face, Chen Wan-Jen et Wang Ya-Hui proposeront deux vidéos, l’une intitulée Airport et l’autre Visitor. Mettant en scène à l’aide d’images de synthèse des vues d’aéroports et le voyage d’un nuage à travers un appartement, les vidéos de Chen Wan-Jen et Wang Ya-Hui dialogueront poétiquement sur des notions liées à l’espace.

Cheng Hung-Chiou recréera une installation déjà présentée à Taïwan mêlant objets usuels, tas de terre et vidéos. Chou Yu-Cheng, pour sa part, investira un mur pour y peindre un walldrawing aux motifs répétitifs inspirés du drapeau taïwanais. Ce dessin mural sera assorti d’une vidéo. Jao Chia-En présentera, sur fond de drapeau français, des postérieurs, invitant impertinemment l’actuel président taïwanais à toucher les fesses de la police française…

Situé au coeur de l’exposition, un espace sera dédié à une extraordinaire installation vidéo de Chen Chieh-Jen intitulée Echoes of a Historical photograph. Cette œuvre, inspirée d’une célèbre photographie prise au début du XXe siècle en Chine, revisite le supplice dit du lingchi (ou supplice des 100 morceaux) qui met en scène le martyre d’un homme. Mêlant horripilation et douleur extatique, cette œuvre sombre et violente explore l’infinie cruauté des hommes.

En 2009, Taïwan, riche de nombreux artistes formés dans les excellentes universités de Taipei, Taichung, Tainan, Kaohsiung, se caractérise par un foisonnement intellectuel qui intègre un certain académisme hérité des maîtres chinois anciens et qui surfe avec talent entre prises de positions politiques et audaces inventives.

La jeune scène artistique taïwanaise, en s’affranchissant du dictat de certaines institutions par trop académiques, développe un réseau de lieux d’expositions underground, d’associations d’artistes, d’espaces de prise de parole, qui solidairement (partage de lieux, de matériel, de compétences…) contribuent à inscrire Taïwan comme une capitale connectée avec le monde où l’art s’exprime avec force dans un langage international.

Avec une densité de population de 23 millions d’habitants pour une superficie 35000 km², Taïwan, très fortement industrialisée, occupe une place prépondérante dans l’économie et l’industrie mondiales. Taipei, la capitale, résolument moderne, à l’architecture avant-gardiste, grouille d’une population affairée, vivante et accueillante.

Entre gigantesques galeries marchandes, échoppes de médecine chinoise, marchés traditionnels, temples… la ville de Taipei malgré son incroyable hyperactivité, échappe au chaos pollué des grandes métropoles de la Chine continentale et conserve la mémoire de la quiétude de Formose.

L’île de Taïwan, anciennement Formose, est située dans le Pacifique ouest, entre le sud du Japon et le nord des Philippines, à 150 km des côtes chinoises. Au peuplement aborigène d’origine se sont ajoutés les Chinois à partir du XVIIe siècle. Les Européens y ont installé également plusieurs comptoirs à la même époque.

Enfin, l’île a été colonie japonaise de 1895 à 1945. En 1945, elle a été rétrocédée à la Chine, qui était encore à ce moment la République de Chine de Chiang Kai-shek. Lorsque Mao Tze-tung prend le pouvoir et fonde la République populaire de Chine en 1949, Chiang Kai-shek installe son gouvernement à Taïwan. Depuis 60 ans, l’île de Taiwan est ainsi séparée du continent chinois, et a comme capitale administrative Taipei.

La création artistique a été longtemps encadrée par le gouvernement. Néanmoins, grâce au travail quasi clandestin de certains artistes peintres ou groupes d’artistes locaux et au contact des américains lors de la guerre de Corée en 1950, le rideau s’entrouvre sur l’abstraction et une certaine forme de modernisme. Vivement critiquée par une intelligentsia traditionaliste et conservatrice, il faudra attendre les années 1980 pour que la situation se détende, à travers notamment le cinéma d’auteur engagé (Hou Hsiao-Hsien, Ang Lee, Tsai Ming Liang…).

La littérature contribue également à faire tomber quelques tabous notamment les oeuvres féministes ou celles évoquant l’homosexualité. Dès le milieu des années 1970, Tehching Hsieh, artiste taïwanais installé à New York, dénonce la brutalité des régimes totalitaires à travers de mémorables performances.

Evénement
Mercredi 29 avril à 18h.
Projection
The Skywalk is Gone réalisé par Tsai Ming-Liang.
Huang Chien-Hung, critique, professeur de cinéma contemporain à l’université nationale des arts de Tapeï présente ce film expérimental du grand réalisateur taïwanais (court métrage, 2002, 23’)

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