ART | EXPO

Seja marginal, seja herói

10 Sep - 19 Oct 2008
Vernissage le 09 Sep 2008

Des machines organiques de Mariana Manhães aux discrètes interventions architectoniques d’André Komatsu, l’exposition rend compte d’une pratique diversifiée et foisonnante de la scène brésilienne.

Marcelo Cidade, Dias & Riedweg, Mauricio Ianês, André Komatsu, Laura Lima, Jarbas Lopes, Mariana Manhães, Henrique Oliveira, Sara Ramo, Matheus Rocha Pitta, Thiago Rocha Pitta, Marco Paulo Rolla et Luiz Zerbini
Seja marginal, seja herói

« Seja marginal, seja herói » réunit pour la première fois en France quatorze artistes brésiliens et souligne la diversité et l’éclatement de la scène artistique d’un pays en pleine ébullition.

En cette occasion, trois des artistes invités seront en résidence cet été à la Cité des Arts, grâce au soutien de CulturesFrance et en préparation de l’année de la France au Brésil.

En présentant aujourd’hui ces artistes, nous ne prétendons pas montrer un panorama exhaustif de la scène brésilienne. Au contraire, notre but est de montrer un échantillon éclaté afin d’en souligner sa diversité.

Cette diversité s’exprime avant tout par l’unicité de ses artistes, chacun ayant une démarche spécifique et originale : des machines organiques de Mariana Manhães à l’art de la transgression de Marcelo Cidade, des vanités modernes de Marco Paulo Rolla aux vélos d’osier de Jarbas Lopes, des douloureuses méditations de Mauricio Ianês aux chevaux mendiants de Matheus Rocha Pitta, des peintures lumineuses de Luiz Zerbini aux jeux d’enfants de Sara Ramo, des discrètes interventions architectoniques d’André Komatsu aux gigantesques structures en bois recyclé d’Henrique Oliveira, des jeux identitaires de Dias & Riedweg aux masques carnavalesques de Laura Lima et à la nature jamais totalement domestiquée de Thiago Rocha Pitta.

Il n’y pas d’école, pas de groupe, pas de slogan.

Cela peut décevoir le curieux en goguette dans sa recherche d’une scène émergente brésilienne. Mais à la différence de ce qu’on entend par scène émergente, à la différence des exemples chinois et indien, le Brésil a une production artistique qui a toujours dialogué avec les formes esthétiques européennes. Il s’agit par conséquent d’une « fausse » scène émergente, d’une scène qui n’a d’émergent que l’intérêt que nous lui portons. Les couples conceptuels « développé/émergent », « vieux/nouveau », « centre/marge » sont mis à mal.

Il s’agit tout simplement d’une autre scène sur un autre continent ; d’une scène ancienne, développée et diverse.
Diversité des démarches artistiques mais aussi diversité des origines géographiques – Rio de Janeiro, São Paulo, Minas Gerais – et diversité générationnelle – alors que Luiz Zerbini est un des membres de la « Geração 80 », André Komatsu fait partie de la toute jeune génération paulistaine.

La présentation de cette diversité est le meilleur portrait de la création brésilienne contemporaine. Et c’est cette diversité qui nous a d’ailleurs permis de réunir trois galeries aussi différentes que la Galerie Natalie Seroussi, la Galerie Vallois Sculpture et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois.

Et pourtant, en réunissant quatorze artistes sous l’injonction de 1968 de Helio Oiticica, « Seja marginal, seja herói » (Sois marginal, Sois un héros), nous faisons de cet éclatement un mot d’ordre, de cette diversité une caractéristique, de cette effervescence une volonté d’être et d’être autre.

« Seja marginal, seja herói ». La marge est au centre.

En 1984, une exposition au Parque Lage de Rio de Janeiro réunit 123 artistes et donne un visage à ce qui deviendra la « Geração 80 ». En 1985, la dictature militaire prend fin. S’enchaînent alors des tentatives d’autoritarisme, de néo-libéralisme, de social-démocratie ; mais toutes se font dans un contexte démocratique, un contexte d’ouverture sur le monde et de libération progressive de la parole.

Dans ces conditions, la scène brésilienne s’est profondément modifiée. Si notre exposition a un objectif, c’est par conséquent celui de réunir, 25 ans après la « Geração 80 », avec des membres des trois dernières décennies, quelques-unes des directions qu’a prise et que prend la scène brésilienne, chaque direction venant esquisser un sentier, l’ensemble de ces sentiers formant un labyrinthe, labyrinthe où le spectateur est invité à se perdre, à perdre ses repères pour remettre la marge à sa place, c’est-à-dire, en son coeur, là où se déploie le seul et véritable héroïsme.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Frédéric-Charles Baitinger sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Seja Marginal, Seja Herói

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