ART | EXPO

Richard Deacon

18 Oct - 17 Nov 2007

Le sculpteur britannique présente des oeuvres récentes en bois et en céramique, ainsi qu’une sculpture monumentale en acier, intitulée Another Mountain.

Richard Deacon
Richard Deacon

Richard Deacon, connu pour son usage inventif et parfois insolite des matériaux, n’a pas cessé de nous surprendre depuis des années avec des sculptures extrêmement belles et savamment construites. Bien souvent, c’est le conflit entre ces deux aspects qui rend ses œuvres aussi saisissantes, alliant une forme étonnante, naturelle peut-être, à une surface qui fait corps avec elle tout en lui étant étrangère. Sa façon singulière de voir les objets dans l’espace est exigeante et elle soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses.

Another Mountain s’inscrit dans le prolongement d’une recherche sur les grandes structures verticales que l’artiste a entamée à la triennale d’Echigo-Tsumari en 2006 avec une commande publique pour la préfecture de Niigata. Il prend des éléments tubulaires en acier dont il arrondit les extrémités, puis il les assemble en réseau dans l’espace, proposant un examen à la fois ludique et attentif des trois dimensions délimitées et distendues de manière insoupçonnée par ces boyaux métalliques. Sa démarche méthodique nous fait voir comment trois pointes trouvent un moyen de s’équilibrer en se raccordant, et le simple quadrilatère posé à même le sol forme un socle sur lequel tout le reste tient debout, l’asymétrie des différents composants, dont les forces antagoniques semblent tirer l’ensemble d’un côté, puis le soutenir de l’autre. C’est cela, le miracle d’une sculpture de Deacon : le dialogue entre son équilibre vertical et la chute qui semble imminente, mais ne se produit pas. Quand on l’observe sous tous les angles, on sent nettement la main d’un artiste qui aime les matériaux pour ce qu’il peut leur faire accomplir, et pour l’apparence splendide qu’il peut leur donner.

La peau de l’œuvre mêle toutes sortes de traitements de surface obtenus par un meulage léger. Avec les variations de la lumière, elle ressemble tantôt à de la peau de serpent, tantôt à de l’eau sous le soleil, tantôt aux plumes plaquées sur le dos d’un canard. Ces effets s’ajoutent à l’allure presque pataude de l’œuvre pour introduire toute une gamme d’émotions et de tonalités.

Richard Deacon représentait le pays de Galles à la Biennale de Venise en 2007 et sa sculpture en bois Garden figurait à la troisième édition de Contrepoint au Louvre. Il partage son temps entre Londres, Cologne et Paris, où il enseigne à l’École nationale supérieure des beaux-arts.

critique

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