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Prix Pictet 2008

29 Oct - 08 Nov 2008
Vernissage le 29 Oct 2008

Fleuves couleur de sang, inondations, tempêtes de sable dans les déserts créés par la main de l’homme... Autant d’images préoccupantes sélectionnées pour le Prix Pictet, premier prix international de la photographie orienté vers le développement durable, avec le choix du thème vital de l’eau pour sa première édition.

Benoit Aquin, Edward Burtynsky, Jesús Abad Colorado, Thomas Joshua Cooper, Sebastian Copeland, Christian Cravo, Lynn Davis, Reza Deghati, Susan Derges, Malcolm Hutcheson, Chris Jordan, Carl De Keyzer, David Maisel, Mary Mattingly, Robert Polidori, Roman Signer, Jules Spinatsch et Munem Wasif
Prix Pictet 2008

Les plus grands photographes du globe participent au premier concours mondial de photographie sur le développement durable

Fleuves couleur de sang, inondations, tempêtes de sable dans les déserts créés par la main de l’homme… Autant d’images préoccupantes sélectionnées pour le Prix Pictet, premier prix international de la photographie orienté vers le développement durable, avec pour sa première édition le choix du thème vital de l’eau.

L’objectif premier du Prix Pictet (www.prixpictet.com) est d’utiliser le pouvoir des images pour sensibiliser le grand public aux problèmes cruciaux du développement durable et véhiculer un message de changement.

Une exposition se tiendra du 29 octobre au 8 novembre 2008 au Palais de Tokyo, à Paris, et les noms du gagnant ainsi que du finaliste qui aura réalisé le projet sur le thème de l’eau seront annoncés le 30 octobre lors d’un repas de gala, au palais de Tokyo également.

Francis Hodgson, responsable de la photographie chez Sotheby’s, préside le groupe d’experts qui décernera le prix. Ce dernier sera entouré par l’artiste américain Richard Misrach, le cinéaste iranien Abba Kiorastami, Regis Durand, célèbre écrivain et ancien responsable de la galerie du Jeu de Paume, à Paris, Loa Haagen Pictet, consultante auprès de Pictet & Cie, Peter Apsden, critique d’art pour le Financial Times, et Leo Johnson, cofondateur de Sustainable Finance.

Nicolas Pictet, associé de Pictet & Cie, tient à souligner que «la qualité des oeuvres retenues pour cette première finale du Prix Pictet reflète on ne peut mieux le succès que rencontre la thématique du développement durable auprès de la communauté artistique. Nous sommes fermement convaincus qu’en publiant ces images, le Prix Pictet pourra souligner davantage encore l’effet dévastateur des changements climatiques sur notre planète et contribuer à ce qu’ils demeurent au centre de l’agenda politique mondial».

Selon Francis Hodgson, responsable de la photographie chez Sotheby’s, «La qualité artistique et technique, de même que la puissance évocatrice des oeuvres qui nous ont été envoyées par des photographes originaires du monde entier, sont absolument exceptionnelles. A tel point que la liste des finalistes est bien plus longue que prévu!».

«Les instructions données aux artistes – utiliser la photographie pour véhiculer un message sur la durabilité, et tout particulièrement les problèmes liés à l’eau, le thème de cette première édition – ont donné lieu à des interprétations variées qui rivalisent d’imagination. Qu’elles offrent un point de vue détaillé sur le développement ou visent plutôt à stimuler la réflexion, les oeuvres se caractérisent toutes par une remarquable force évocatrice, et je me fais également le porte-parole des autres jurés lorsque j’affirme me réjouir de participer à la sélection du vainqueur de ce prix prestigieux et prometteur.»

Les finalistes du Prix Pictet
— Benoit Aquin (Canada, 1963) : la série « The Chinese Dust Bowl » d’Aquin montre sans doute la plus grande transformation au monde de terres cultivables en sable. En Chine, trois cent millions de personnes sont affectées par les tempêtes de sable et cette série de photographies examine la rareté des ressources en eau, la désertification et les réfugiés écologiques de la République.
Benoit est photojournaliste et photographe de paysages et explore les problèmes écologiques à grande échelle et leur impact sur l’humanité.

— Edward Burtynsky (États-Unis, 1955) : Burtynsky a soumis une série montrant des paysages comportant des barrages et des champs pétrolifères transformés par l’industrie humaine. L’artiste cherche à promouvoir le changement en vue de préserver la planète pour les générations futures. Edward est un photographe primé et également l’auteur de trois ouvrages sur la photographie. Il est en outre le fondateur et président de Toronto Image Works, un complexe éducatif et laboratoire photo complet.

— Jesús Abad Colorado (Colombie, 1967) : les photographies soumises par Jesús Abad Colorado témoignent de l’impact de la guerre sur l’environnement et la dévastation causée aux magnifiques habitants naturels de Colombie. L’eau est un problème important pour un pays comme la Colombie étant donné que seuls 104 des 1 013 comtés du pays sont approvisionnés en eau potable malgré le fait que la région est traversée par des milliers de rivières, compte nombre de lagons et bénéficie des pluies tropicales.

— Thomas Joshua Cooper (États-Unis, 1946) : les travaux sélectionnés de Thomas Joshua Cooper font partie du projet intitulé « The World’s Edge – The Atlantic Basin Project », qui a débuté il y a plus de vingt ans avec pour objectif de créer une « carte » photographique des extrémités des terres et îles des cinq continents entourant l’Océan Atlantique.

— Sebastian Copeland (Royaume-Uni, 1964) : les photographies sélectionnées de Copeland sont tirées de son ouvrage Antarctica. Elles examinent le rythme accéléré de la dévastation de la barrière de glace de l’Antarctique pour laquelle abondent les preuves de l’impact important du réchauffement de la planète. Au cours des cinquante dernières années seulement, les températures ont augmenté de 2,5 °C sur la pente ouest du continent qui se trouve le plus au sud.

— Christian Cravo (Brésil, 1974) : la série sélectionnée de Cravo, qui s’intitule Waters of Hope, explore l’aspect sacré de l’eau, un élément gaspillé par beaucoup mais vénéré par d’autres. Le thème sous-jacent de ces images est l’eau en tant que principale source de vie et non pas simplement en tant que source infrastructurelle. Christian a appris tout seul le métier de photographe et ses oeuvres ont été exposées à maintes reprises à l’échelle internationale, en groupe et en solo.

— Lynn Davis (États-Unis, 1945) : Davis a soumis des oeuvres montrant la fonte des icebergs provenant du glacier Ilulissat qu’elle a photographié de 1986 à 2007. Grâce à ces images, Lynn cherche à attirer l’attention sur le sort imminent de la mer de glace et l’impact que ceci peut avoir à grande échelle. Lynn a participé à des expositions dans le monde entier, de Téhéran en passant par Cologne.

— Reza Deghati (Iran, 1952) : la contribution photographique de Deghati traite de l’équilibre délicat entre les quatre éléments. L’artiste cherche à sensibiliser l’opinion quant à cet équilibre universel qui est en train de se fissurer progressivement. Reza est photojournaliste, auteur et fondateur d’Aina, le « miroir », une organisation à but non lucratif qui se consacre à la promotion de l’éducation et de la participation des femmes et des enfants par le biais de l’utilisation des médias, de la communication et de l’enseignement.

— Susan Derges (Royaume-Uni, 1955) : Derges présente un éventail de photographies tirées des collections Eden, The Observer and the Observed, Full Circle, River Bovey, Recycling Lucifers Fall et River Taw. Dans sa série intitulée Eden, commande importante dans le cadre du projet Eden en Cornouailles, l’artiste utilise la métamorphose de l’eau alors qu’elle est recyclée dans l’environnement, comme métaphore pour explorer par extension les cycles plus vastes de la vie, de la mort et de la renaissance.

— Malcolm Hutcheson (Royaume-Uni, 1966) : la série « Lahore’s Waste Water Problem » de Hutcheson expose les gens qui doivent travailler dans les eaux usées de Lahore, soit pour maintenir le système ou pour gagner un revenu de l’utilisation qu’ils en font. Bien que les risques sanitaires à long terme ne soient pas clairs, ce n’est jamais par choix que ces gens choisissent de travailler dans ces conditions. Hutcheson travaille au Pakistan avec un appareil photo traditionnel en bois fabriqué main dont il développe les négatifs au moment de l’exposition.

— Chris Jordan (États-Unis, 1963) : la série de Jordan intitulée « In Katrina’s Wake »: Portraits of Loss from an Unnatural Disaster and Intolerable Beauty: Portraits of American Mass Consumption traite de l’impact de la société de consommation américaine et du thème de la responsabilité personnelle. « In Katrina’s Wake » fait le lien entre l’extrême sévérité de la saison des ouragans et le réchauffement climatique auquel l’Amérique contribue dans une mesure disproportionnée par le biais de ses pratiques industrielles et de l’extravagance de sa société de consommation.

Presque 300 000 personnes ont tout perdu en raison de cette catastrophe et Jordan nous incite à nous demander si nous ne sommes pas d’une certaine façon tous responsables.

L’ancien juriste en entreprise s’est transformé en photographe primé. Ses oeuvres traitent de l’impact de la société de consommation américaine et du thème de la responsabilité personnelle.

— Carl De Keyzer (Belgique, 1958) : La série « Moments Before the Flood » de Carl De Keyzer capture les images des paysages et de l’eau le long des côtes d’Angleterre, d’Islande, de Pologne et de Scandinavie. Si certaines prédictions se révèlent correctes, le niveau de l’eau des mers et des océans pourrait augmenter de 3 à 5 mètres, ce qui aurait un effet dévastateur sur les côtes européennes. Ces photographies ont un certain côté dérangeant qui fait allusion à cette catastrophe en train de se produire tout en essayant en même temps de préserver une dernière fois la beauté des côtes.

— David Maisel (États-Unis, 1961) : Maisel contribue deux chapitres de sa collection « Black Maps », qui comprend des photographies aériennes de paysages affectés par les problèmes environnementaux. The Lake Project et Terminal Mirage traitent du dommage écologique infligé par l’activité humaine sur les voies navigables autrefois si luxuriantes du Lac Owens, en Californie, et du Grand Lac Salé en Utah. La fosse lacustre exposée du Lac Owens est devenue la source la plus importante de pollution aux particules aux États-Unis, émettant chaque année 300 000 tonnes de cadmium, chrome, arsenic et autres substances nocives.

— Mary Mattingly (États-Unis, 1978) : Les collections Nomadographies, Time Has Fallen Asleep et Second Nature de Mattingly illustrent de façon narrative les conditions futures auxquelles devra ou pourra faire face une grande partie de la population. Pour cette série, l’artiste s’est rendue dans des régions menacées par la sécheresse ou par l’excès d’eau en raison de la fonte des glaciers et des tempêtes afin de montrer les difficultés et efforts humanitaires ultérieurs qui en découlent.

— Robert Polidori (Canada, 1951) : La collection intitulée After the Flood de Polidori montre l’impact de l’ouragan Katrina et les niveaux de destruction phénoménale. Lui qui souhaitait suivre au départ la reconstruction de la Nouvelle Orléans s’aperçut que cela ne se produirait jamais « car l’économie de la ville avait disparu en même temps que sa population ». Le résultat est par conséquent seulement 180 ° du cycle de redressement au lieu de 360 ° comme l’artiste se l’était imaginé.

— Roman Signer (Suisse 1938) : Signer est un artiste visuel qui travaille dans les domaines de la sculpture, de la photographie et de la vidéo. Ses « actions sculptures » impliquent la mise en place, l’exécution et l’enregistrement d’« expériences » ou d’événements qui ont un résultat esthétique.

— Jules Spinatsch (Suisse, 1964) : Spinatsch présente sa série « Snow Management », qui décrit les mesures extraordinaires auxquelles les stations de ski ont recours afin de combattre les effets du réchauffement climatique pour maintenir l’industrie des sports d’hiver. Elle montre par exemple l’usage excessif de la technologie et l’importante consommation énergétique requis pour transformer constamment l’eau en neige.

— Munem Wasif (Bangladesh, 1983) : La série « Climate Refugee of Bangladesh » de Wasif montre les réfugiés climatiques du Bangladesh qui ont dû aller vivre ailleurs en raison d’un manque ou d’un excès d’eau causé par le réchauffement climatique.

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