ART | EXPO

Populonia

12 Sep - 08 Nov 2014
Vernissage le 11 Sep 2014

Katinka Bock propose un projet expérimental pensé spécifiquement pour l’espace de la galerie. L’artiste intervient sur le lieu et sur la circulation dans l’espace. Elle s’intéresse aux contenants qu’elle appelle plus largement réceptacles, des objets qui possèdent une ouverture, pour donner et recevoir.

Katinka Bock
Populonia

Katinka Bock s’intéresse aux contenants, des objets qui possèdent une ouverture, pour donner et recevoir, qu’elle appelle plus largement réceptacles.

Ces formes intéressent particulièrement Katinka Bock dont la première intervention dans l’espace de la galerie a été de retirer les cloisons qui n’étaient pas nécessaires, d’ouvrir un des murs pour permettre de découvrir l’espace présent derrière et créer ainsi une nouvelle circulation du regard.

Katinka Bock a disposé de grandes plaques de verre aux mêmes dimensions que celles de la vitrine de la galerie. Der zweite Raum (verre, 220 x 125 x 22 cm) invite, par sa transparence, à voir au-delà du mur. Le paysage extérieur s’y reflète et celui-ci change en fonction de l’endroit où l’on se trouve dans la galerie. C’est une manière de faire entrer le paysage à l’intérieur.

La circulation est aussi celle de flux tels que l’eau, celle du robinet général de la galerie. Moscow est une pièce qui s’active lorsqu’une personne ouvre le robinet. Le flux de l’eau a été divisé en trois. L’un reste celui que la galerie utilise. Les deux autres flux circulent chacun dans un tuyau transparent, l’un alimenté avec de l’eau douce et l’autre alimenté avec de l’eau salée, qui se déversent tous les deux dans la rue.

La circulation se fait dans l’espace mais elle se fait aussi de manière plus abstraite dans les différents lieux que Katinka Bock convoque. Ainsi, avec la série Recording paper, chaque œuvre, composée d’une feuille de papier, a été disposée à la fenêtre pendant un jour et une nuit à Amsterdam, Paris, New York, Pantelleria… Comme la fenêtre, la feuille de papier a été en contact simultanément avec l’intérieur et l’extérieur. Chaque œuvre de cette série conserve l’empreinte et la mémoire du lieu où elle a été produite.

L’échelle humaine est présente dans de nombreuses pièces bien que cela ne soit pas immédiatement visible. La pièce centrale de l’exposition, Horizontal Alphabet (céramique, verre, tissu) est composée de plusieurs éléments en céramique qui reprennent chacun les dimensions d’une partie du corps humain: main, pied, tête, buste… L’artiste y a ajouté des plaques de verre pour introduire un nouveau regard, grâce à l’espace, intérieur et extérieur, qui s’y reflète.

Sur le même tissu bleu, Zucker und Salz, einfach, emprunte son vocabulaire formel (métal, céramique, verre) à une pièce de Katinka Bock du même nom. Le titre souligne qu’à partir de matériaux similaires, l’artiste a réalisé une œuvre différente, comme le sucre et le sel sont identiques en apparence et différents au goût.

Radio (ballon en cuir, céramique, bronze) a été réalisée à partir d’un ballon posé sur un socle en bronze et de deux céramiques. Le ballon a servi de modèle à Katinka Bock pour réaliser d’autres pièces. Ainsi, certains objets que l’artiste utilise pour réaliser ses œuvres sont à leur tour intégrés dans le travail. Ce mouvement, de l’outil à l’œuvre se retrouve dans d’autres pièces comme la série de trois pièces Farben diese Meeres: Tuch, Hut, Schale, bronzes que l’on retrouve dans l’espace de la galerie. C’est parfois un morceau de céramique qui a servi à poser une empreinte sur la terre crue, un tissu utilisé pour former les céramiques ou un ballon qui leur donne une forme arrondie.

Grund und Boden (zweifach) est constituée par la superposition de deux céramiques posées au sol, sur un coussin bleu rempli de riz. Celui-ci confère une stabilité à l’ensemble tandis que le coussin bleu posé au-dessus, et qui épouse la forme de la céramique, évoque une assise.

Katinka Bock a aussi réalisé une ouverture dans le mur, une fenêtre qui donne à voir un espace habituellement fermé au public. L’artiste ajoute un nouvel espace pour transformer le point de vue en regard.

Aussischt zu zweit est un miroir suspendu de telle sorte que l’on ne voit que le mur blanc de l’espace qui s’y reflète quand on est dans la galerie. Inversement, quand on se trouve à côté, c’est une œuvre qui invite à s’arrêter et à regarder, dans le miroir, et à se mettre à côté pour regarder ce qui lui fait face.

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