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Paysages habités

02 Juil - 07 Sep 2014
Vernissage le 02 Juil 2014

Le mot «habiter» signifie occuper un lieu, se l’approprier. Par cette intervention, il est possible d’en apporter de nouvelles lectures — qu’elles soient sociales, politiques ou simplement esthétiques — qui configurent un nouveau type de paysage. L’exposition réunit le travail de 5 photographes espagnols qui explorent la relation entre paysage et architecture.

Paula Anta, Amaya Hernández, Concha Pérez, Nicolás Cambarro, Jorge Yeregui
Paysages habités

Le Château d’Eau fait écho à la 17e édition de «Photoespaña», dédiée à la photographie espagnole, en invitant la commissaire Ana Berruguete et son exposition « Paysages habités », qu’elle a conçue à partir du travail de cinq photographes contemporains: Paula Anta, Amaya Hernández, Concha Pérez, Nicolás Cambarro et Jorge Yeregui.

Cette exposition réunit les œuvres d’artiste qui travaillent dans une même perspective autour de la notion de paysage et de l’intervention sur ce dernier, à travers l’action d’habiter. Le mot «habiter», du latin «habitare», signifie «occuper un lieu», «y vivre». Ce qui fait dire au philosophe allemand Martin Heidegger que «nous sommes dans la mesure où nous habitons». Cette appropriation du lieu implique de le construire, de le modifier, d’intervenir sur lui. Cette intervention ou cette manipulation sous-tend de nouvelles lectures, qu’elles soient sociales, politiques ou simplement esthétiques, qui configurent un nouveau type de paysage.

Paula Anta recrée une nouvelle scénographie à partir d’un bâtiment réel, le Collège d’Espagne à la Cité Internationale de Paris, où la nature représentée sous la forme simple d’un arbre s’est introduite lentement. Le résultat engendre un dialogue contrasté entre la délicatesse et la subtilité de l’élément naturel, d’une part, et la solidité de l’architecture, d’autre part, donnant lieu à un nouveau paysage intérieur et inquiétant.

A l’inverse, dans l’œuvre de Nicolás Combarro, ce sont les éléments architecturaux cette fois, sous forme de matériaux récupérés sur place, qui interviennent dans l’image du paysage. Dans ses photographies, il associe recherche et création dans un dialogue direct avec les architectures les plus singulières, la plupart abandonnées ou en chantier, sur lesquelles il réalise une série d’interventions sculptées.

De son côté, Amaya Hernández délimite des espaces naturels à travers des espaces architecturaux qu’elle construit elle-même. Ces constructions miniatures en plâtre et en carton représentent une réalité fictive et agréable dans laquelle l’artiste trouve refuge.

Dans ses photographies, Concha Pérez joue avec les espaces auxquels elle donne de nouvelles significations qui hésitent entre réalité et fiction. Elle veut rééduquer notre perception du paysage en montrant des réalités extraordinaires et profondément inquiétantes. Le paysage devient ainsi un lieu ouvert que le spectateur peut interpréter à partir de ses souvenirs et de sa propre expérience.

Enfin, la série de Jorge Yeregui explore la valeur symbolique du paysage dans la ville contemporaine. Ces espaces naturels contrôlés, insérés dans les architectures urbaines comme de petits écosystèmes artificiels, libèrent diverses interprétations qui vont de l’engagement environnemental au «greenwashing» (marketing écologique abusif).
Ana Berrugete

Commissariat

Ana Berrugete

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