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Orthodoxes-hétérodoxes : choisir sa ligne

Le Crac de Montbéliard organise une exposition dispersée en trois lieux (Sévenans, Sochaux, Montbéliard), rassemblant sur le thème de la ligne les œuvres d’artistes contemporains.

Information

  • @2007
  • 2.
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  • E40
  • Zoui
  • 4français
  • }210 L - 210 H

Présentation
Philippe Cyroulnik, Célia Charvet
les Cahiers n° 2. Orthodoxes-hétérodoxes : choisir sa ligne

« Cette exposition qui aura lieu dans plusieurs espaces d’expositions à travers une sélection d’artistes de générations différentes va proposer au public un éventail d’approches de la question de la ligne et du linéaire dans l’art des XXe et XXIe siècles.

On a souvent associé la ligne au dessin et à la construction d’un ordre en l’opposant à la couleur, à sa logique expressive et anarchique dès l’époque classique. Au XXe siècle elle a été associée à l’abstraction géométrique puis au minimalisme et à l’abstraction analytique ou encore à certains protagonistes de l’art conceptuel. Sur le versant figuratif c’est aux modernistes revendiquant la primauté de la construction mentale de l’espace plastique qu’on la marie, et par la suite, aux approches réductionnistes et analytiques. Mais en même temps elle fut l’outil de propositions qui opposaient à la structure orthogonale de la ligne droite, la ligne serpentine de l’arabesque. Elles mettaient en question le visible en jouant l’errance de la ligne contre les figures de la rationalité, la liberté du tracé contre l’arrogance du trait. De même à l’évidence trompeuse du visible et du lisible certains ont préféré le choix de l’aléatoire, de la graphie et du gribouillage. Ils ont privilégié les impulsions du moi aux règles du Sur-moi, le libre jeu du plein et du délié, le territoire vierge du désordre aux contraintes de la géométrie.

C’est pourquoi sur le terrain même de la ligne, du simple travail du noir et blanc jusqu’aux linéaments multiples de la couleur, de l’épure à la complexité baroque se côtoieront des artistes très divers. Les uns rejouent jusqu’au paradoxe l’usage de la règle et de la combinaison. Les autres introduisent des paramètres qui viennent bouleverser l’ordre constructif au profit d’une logique du rythme et de la dissonance. Ces artistes proposeront une déambulation dans leurs multiples lignes. Comme le montre la liste des artistes participants, ce choix ne recoupe pas la ligne de partage entre l’abstraction et la figuration. Quand bien même la figuration est moins présente dans cette exposition, elle peut être la charpente à une reconstruction du réel et du monde ou à un cheminement qui voit la figure s’étioler dans les linéaments d’une errance.

L’exposition intègre des artistes qui témoignent de l’élargissement des paramètres et des pratiques, de l’interférence d’expériences liées au temps, au corps et des possibilités nouvelles qu’ont permis l’usage de médias comme la vidéo. Aux côtés de la peinture et du dessin, elle propose de nombreux travaux in situ et Å“uvres murales ainsi que des photographies. Elle associe de grands initiateurs (Sol LeWittt, Toni Grand et Judith Reigl…) à des générations plus jeunes (Leni Hoffmann, Graciela Hasper, Olivier Filippi…). Ces croisements qui revendiquent leur part d’arbitraire ne prétendent pas à l’exhaustivité. Ils proposent des mises en perspectives, des confrontations et des rencontres que nous espérons stimulantes et surprenantes. »