ART | EXPO

Nobody Dies

21 Oct - 10 Jan 2009
Vernissage le 21 Oct 2008

Avec ses "lolitas" détournées de l’imagerie manga, Mr. use de la représentation ambiguë de l’émerveillement pubère. L’artiste opère un décalage entre la candeur des personnages et les situations dans lesquelles il les projette.

Mr.
Nobody Dies

Avec ses personnages de « lolitas » détournés de l’imagerie manga, Mr. s’est imposé dans les interstices séparant l’ironie de la candeur.

Sur cette représentation ambiguë de l’émerveillement pubère, il a conjugué, à une autre époque et dans un autre registre culturel, l’innocence feinte de l’héroïne nabokovienne.

On se souvient là notamment de ses oeuvres semblant reprendre le personnage d’une jeune Heidi en petite culotte dans les Alpages.

A partir du célèbre dessin animé réalisé par Isao Takahata d’après un modèle européen (1974), Mr. a opéré sur grands formats un léger décalage jouant tout autant sur les questionnements culturels du Japon d’aujourd’hui que sur la probable perversité d’une jeune fille qui semble refuser la victimisation d’un déterminisme religieux (croire, prier et souffrir en silence) au profit d’un salut passant par un libre arbitre militant (l’émancipation par ses propre choix).

Remarqué au sein du manifeste Super Flat, remettant en perspective la culture du Japon selon l’éternelle confrontation de la tradition et de la modernité, Mr. évolue précisément dans les paradoxes d’un Orient occidentalisé. Et que l’on peut percevoir dans ses immenses toiles exposées depuis dix ans à Tokyo, Osaka, Nagoya comme à Chicago, New York, Minneapolis, Londres ou Paris.

Né en 1969 à Cupa, Mr. avait déjà eu le temps de s’interroger sur la place, la légitimité et la reconnaissance d’un artiste avant de rejoindre Takashi Murakami dans le Super Flat et d’impulser le collectif Kaikai Kiki.

Tout avait commencé ainsi. Durant ses trois ans d’études artistiques, il avait mis en pratique tout ce dont il s’était imprégné lors de sa préparation à l’école des Beaux-Arts.

Il s’agissait de l’Arte povera (pour l’influence italienne) et du pop art de Rauschenberg (pour l’influence américaine). Aux avant-gardes de la nouvelle peinture, comme on parlerait de la Nouvelle Vague, et sensible au travail de Sandro Chia et Francesco Clement, ses oeuvres réalisées à partir d’objet récupérés de toute sorte déroutent dans un premier temps.

Mr. réalise des montages mêlant speakerines, présentateur et autres stars de la météo dans des vidéos de dix-huit heures. Il commence à esquisser des personnages de « lolitas » sur des reçus, des tickets.

Arte povera : cet art pauvre autour duquel Mr. n’avait cessé de tourner lui offrira là une reconnaissance critique.

Vernissage
Mardi 21 octobre. 16h-21h.

critique

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