ART | EXPO

Nêtre

09 Jan - 25 Jan 2015
Vernissage le 09 Jan 2015

«Nêtre» interroge la notion de naissance à travers le regard de dix artistes. Le collectif Körper et ses invités fouillent dans la grande question de l'origine du monde, dissèquent et poétisent le naître et ne pas être en s'attachant à confronter la création à la destruction, la vie à la mort.

Collectif Körper: Klervi Bourseul, Julie Laignel, Cedric Le Corf, Maël Nozahic, Arnaud Rochard, et leurs invités: Romain Bernini, Kosta Kulundzic, Justin Lépany, Bruno Peinado et Mathilde Porée
Nêtre

«Nêtre» interroge la notion de naissance à travers le regard de dix artistes qui nous proposent autant de variété plastique que d’interprétation sur le sujet: mythes fondateurs, point de vue théologique et philosophique, explications scientifiques …
Le collectif Körper et ses invités fouillent dans la grande question de l’origine du monde, dissèquent et poétisent le naître et ne pas être en s’attachant à confronter la création à la destruction, la vie à la mort.

D’où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?
Au commencement, il y eut. Un léger spasme. Et dans le ventre de l’univers, le Big Bang fut. Une fente s’ouvrit entre les cuisses de la Vénus porteuse d’Infini. Elle expulsa de son trou cosmique une pluie d’étoiles. Sa semence stellaire féconda le vide autour. Et la terre fut. C’était une vaste boule, noire et creuse. Une grotte originelle. Et dans l’ombre en silence, germèrent des mondes plasmatiques, des éclosions magiques. Des fruits poussèrent sur l’arbre du grand vivant. L’un d’eux tomba par terre. C’était une bête à quatre pattes. A terre, elle se redressa. L’homme fut.

D’où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?
L’homme est un animal fort curieux. Sa noire caverne, ça ne lui suffit pas. Faut qu’il aille reluquer dehors. Le grand soleil, la vie tout ca. Dehors, c’est la jungle. Des hommes, des bêtes, des proies, des chasseurs, des enfants, des guerriers, il y en a par milliers. Chacun tente de survivre. Chacun fait son nid. Chacun regarde pousser ses petits. Paraît qu’y en a que ça rend heureux. Paraît qu’y en a que ça fait léviter de béatitude. On dirait des madones maternant dans les nues. Mais ça rend fou aussi des fois, les Å“ufs à soi. On les tape, on les casse, on scrute à l’intérieur. C’est pas comme on croit dedans un Å“uf à soi. Y a du noir parfois sous le blanc. Et sous le noir, c’est blanc. Un blanc dur et froid comme des os, du bois. C’est glaçant de voir ça. Alors on trace la route.

D’où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?
Prendre la route comme on prend un coup de poing. Prendre la route comme on vit comme on aime. Avancer, reculer, se vautrer et puis recommencer. Prendre la route comme on met le couvert. Une fois, deux fois, cent fois. Prendre la route, une autre, la même. En pleurant, en chantant, en riant. Prendre la route des origines, des grands départs, des retours. La route de Soi, des autres, des solitudes. Prendre la route, une autre, la même. Sans savoir où aller. Avancer, reculer, jusqu’au bout de la nuit. Avancer, reculer, se perdre, se retrouver. Avancer, reculer, mourir et puis re-nêtre.

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