DANSE | SPECTACLE

Bien Fait | Ikche Wishasha – L’Homme nouveau

18 Sep - 18 Sep 2018

Solo atypique, avec Ikche Wishasha – L'Homme nouveau la chorégraphe et danseuse Nathalie Pernette livre une pièce conjuguant danse contemporaine, cirque actuel, hip-hop et... Manifeste du parti communiste. Ludique, mais pas que, Nathalie Pernette y questionne l'humain.

Avec Ikche Wishasha – L’Homme nouveau (2016), Nathalie Pernette livre un solo chorégraphique où se mêlent danse contemporaine et fait socio-politique. En langue sioux lakota, ‘ikche wishasha’ signifie être humain. Solo de maturité, Ikche Wishasha s’enroule autour d’une question actuelle : Et si l’Homme nouveau était une femme ? Plus qu’une boutade ou qu’une querelle de genre, cette inquiétude embrasse la société contemporaine. Que reste-t-il de l’Homme nouveau ? Que reste-t-il des utopies socialistes, concrétisées en progrès sociaux, puis en acquis sociaux ; acquis semblant aujourd’hui s’éteindre un à un ? Danseuse syncrétique, à l’enfance conjuguant environnement d’extrême-gauche et danse classique, Nathalie Pernette (Cie Pernette), en chorégraphe, compose du vivre-ensemble. Avec un humour qui lui permet de faire cohabiter hip-hop, cirque, danse classique et… Manifeste du parti communiste (Karl Marx & Friedrich Engels, 1848). Pour un solo piquant et pétillant, à retrouver pendant Bien Fait.

Ikche Wishasha – L’Homme nouveau de Nathalie Pernette : entre solo et socialisme

L’heure est grave, mais Nathalie Pernette en désamorce le tragique. Si Ikche Wishasha – L’Homme nouveau plonge effectivement dans le Manifeste du parti communiste, ce n’est pas sur un ton docte. La danse s’empare ici des attributs et oripeaux de classe. Tout ces marqueurs physiques qui divisent les personnes en classes (ou castes) distinctes. Tout ce qui permet à des milliers de personnes de fréquenter les mêmes espaces-temps sans se rencontrer — pas de mélanges entre les couches sociales. Danseuse au physique sculpté, Nathalie Pernette, dans sa cinquantaine, arbore notamment un crâne rasé. Pour Ikche Wishasha – L’Homme nouveau, elle aura été grappiller dans la folle garde-robe de la compagnie d’art de rue Oposito (collaboration avec l’atelier costume de la compagnie). Classes, couches, strates, empilements… Sur scène la danseuse Nathalie Pernette se dépouille progressivement de ses multiples costumes. Laissant apparaître un être humain.

À la recherche de l’être humain ? Rencontre entre Karl Marx et la danse

Figure androgyne au corps effilé de danseuse énergique, crâne rasé et tatouages ethniques (éphémères)… Le corps de Nathalie Pernette performe déjà, par sa présence, une redéfinition de l’être humain contemporain. Attentive, dans son parcours professionnel, aux rapports de force, Nathalie Pernette tient à la parité. Une recherche de consensus sans mollesse, pour des pièces graves mais enjouées. En s’appuyant notamment sur une composition sonore de Franck Gervais, mixant opéras, bruits de bottes, silences, sonorités industrielles… Tandis que la voix de Jean-Pascal Vendange lit neuf morceaux choisis du Manifeste marxien. Et si de L’Homme nouveau il ne restait rien ? Effeuillage du texte, comme des attributs vestimentaires, Ikche Wishasha prend tour à tour des accents intimistes ou vindicatifs. Parce qu’une personne qui se dénude renvoie aussi bien à l’intime qu’à la revendication. Pour un spectacle tout public (dès 8 ans), animé d’une énergie très humaine, aussi remuante qu’émouvante.

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