DANSE | SPECTACLE

My Mothers and I

17 Fév - 20 Fév 2016
Vernissage le 17 Fév 2016

Dans le cadre de sa saison dédiée aux femmes chorégraphes, Le Tarmac présente My Mothers and I, un solo écrit et interprété par la cambodgienne Chankethya Chey. Elle y interroge son passé, ses origines, son héritage, mais aussi l’autre et l’ailleurs, toutes ces cultures qui font la diversité du monde et les inspirations de l’artiste.

Dans le cadre de sa saison danse dédiée aux femmes, le Tarmac invite la chorégraphe cambodgienne Chankethya Chey à présenter son solo My Mothers and I. Elle s’en vient du Cambodge avec ses gestes et ses mots puisés au cœur du quotidien et du passé de l’enfance. Puis surgissent d’autres mots d’une autre langue, d’autres gestes, d’autres codes, d’autres langages, d’autres rythmes, d’autres musiques, tous témoins d’un parcours, rapportés de Brisbane, de Hong Kong ou de New Delhi, de Los Angeles, de Zurich ou de Cambridge.

Dans l’épure d’un décor qui se joue de la clarté des couleurs, Chankethya Chey est seule en scène mais sa mère et sa professeur de danse n’en sont pas moins présentes, figures tutélaires d’un passé, d’un ailleurs. Elle danse et s’interroge sur l’identité du geste, sur l’héritage et la contrainte, la dette et la transmission, la solitude de l’artiste. Passage du temps et des géographies, du bleu à l’ocre, du geste codé à la liberté improvisée, l’apsara se défait de sa chrysalide et du geste classique. Sans oubli, elle emprunte les chemins du monde dans l’esquisse d’une danse métisse.

Chankethya Chey commence sa formation de danse classique à cinq ans. Elle est diplômée de la Faculté des arts chorégraphiques de l’Université Royale des Beaux-Arts de Phnom Penh en 2005. Considérée comme une des meilleures danseuses classiques au Cambodge, elle collabore régulièrement avec le Ballet Royal lors de tournées internationales. De 2001 à 2005, elle participe à Realizing Rama qui fût présenté en Europe, en Asie du Sud-Est, au Japon, en Corée et en Inde. Parallèlement, elle crée des pièces qui mêlent danse traditionnelle et contemporaine.

En 2006, Chankethya Chey remporte une bourse et une résidence de trois mois à l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA), qui mèneront à la création de sa pièce Same and Different. En 2009, elle obtient le soutien de l’Asian Cultural Council pour participer à l’American Dance Festival. Elle enseigne la danse classique à l’École des Beaux-Arts de Phnom Penh et dirige la compagnie Trey Visay (Compass), composée de neuf jeunes danseuses cambodgiennes. Elle dirige également Amrita Performing Arts depuis 2014.

Quartiers libres aux femmes chorégraphes

Elles sont nées, vivent et dansent sur quatre continents. Elles viennent de Tunisie, du Cambodge, de Côte d’Ivoire ou du Canada. Elles résident au Québec, au Sénégal, en France ou en Angleterre. Elles ont fait de la danse leur vie, à moins que ce ne soit l’inverse. Elles ont parcouru le monde, celui de la danse et le nôtre. Elles s’en sont imprégnées. Elles ont à cœur d’en restituer les failles, les forces et les faiblesses, singulièrement celles des femmes. Elles les montrent victimes et rebelles, soumises et révoltées, féminines et Masculines (clin d’œil à la création récente d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux). Seules, en duo ou en troupe, elles relisent un conte de l’enfance, elles redessinent un tableau, elles se souviennent d’un instant, d’un être aimé, d’un pays blessé. En somme, elles ont «quartiers libres».

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