DANSE | SPECTACLE

Festival d’Automne | Trois ballets

22 Oct - 26 Oct 2019

Année du centenaire de la naissance de Merce Cunningham, 2019 voit fleurir les hommages au chorégraphe américain qui a littéralement mené la danse pendant près de sept décennies. Après Histoires sans histoire(s) au début du mois, Chaillot poursuit son hommage par Trois ballets.

À Chaillot – Théâtre national de la Danse, le Centenaire Merce Cunningham se poursuit en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris. Chorégraphe à l’empreinte majeure, Merce Cunningham (1919-2009) a traversé le XXe siècle autant qu’il l’a façonné. Du ballet à la danse moderne, du postmoderne au contemporain… Il aura notamment construit des ponts artistiques avec Fluxus (John Cage), le Pop Art (Andy Warhol) et la programmation informatique (Simon Fraser University). Incontournable, le Festival d’Automne à Paris lui consacre ainsi un portrait, aussi protéiforme que son Å“uvre. À Chaillot, c’est avec deux programmes inédits que l’hommage se déroule. Le premier volet, Histoires sans histoire(s), aura été porté par le CCN – Ballet de Lorraine de Petter Jacobsson et Thomas Caley. Le second volet, Trois ballets, se structurera également en trois pièces. Mais réinterprétées par trois ballets différents. L’Opera Ballet Vlaanderen, le Ballet de l’Opéra national de Paris et The Royal Ballet.

Trois ballets : Chaillot fête le centenaire de Merce Cunningham (1919-2009)

Basé à Anvers et dirigé depuis 2015 par le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, l’Opera Ballet Vlaanderen [Ballet de Flandres] reprendra Pond Way (1998). Une pièce pour treize danseurs, sur une musique de l’un des pionniers de l’ambient électro, Brian Eno (New Ikebukuro For 3 CD Players). Et ce, dans un décor signé Roy Lichtenstein (l’autre grande figure du Pop Art). Soit Landscape with Boat (1996) ; un vaste paysage à la lisière du visible, façon points Benday. Remontée par Andrea Weber, cette étude méditative célèbre le foisonnement des marécages, avec leurs oiseaux, leurs grenouilles. Comme un refuge d’enfance où aller faire des ricochets. Dans un autre genre, l’Opéra national de Paris reprendra quant à lui Walkaround Time (1968). Réinterprétée par Meg Harper et Jennifer Goggans, Walkaround Time redéploiera ses neuf danseurs sur une musique de David Behrman (… for nearly an hour…).

Avec Pond Way (1998), Walkaround Time (1968) et Cross Currents (1964)

L’un des points les plus saillants de Walkaround Time réside peut-être dans l’inclusion de Marcel Duchamp. La scénographie et les paroles des musiques sont ainsi inspirées du Grand Verre. Autrement nommé La Mariée mise à nu par ses célibataires, même. Divisée en sept parties, de sept minutes chacune environ, Walkaround Time n’illustre rien. La musique, les arts plastiques et la danse y sont chacun des éléments autonomes, en soi. Pour une pièce réellement imprégnée, en somme de l’esprit de Marcel Duchamp (1887-1968), que Merce Cunningham, et John Cage auront rencontré dès 1942, à New York. Enfin The Royal Ballet de Londres reprendra Cross Currents (1964). Remontée par Daniel Squire, cette pièce courte (sept minutes), se déploie sur une musique de Conlon Nancarrow (Rhythm Studies for Player Piano). Programme à rebours de l’œuvre de Merce Cunningham, le trio Cross Currents viendra clore la soirée de façon fulgurante.

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