DESIGN | EXPO

Design on Air

23 Juin - 13 Oct 2019
Vernissage le 23 Juin 2019

La nouvelle exposition du CID - Centre d'innovation et de design au Grand-Hornu (Belgique) tourne autour de l'air. Avec "Design on Air", quatre-vingt projets de soixante designers contemporains explorent les liens entre air et design. Une exposition thématique en six axes, pour se climatiser les idées.

L’été est là et avec lui, les phénomènes de canicule. Une occasion idéale de sentir tout le poids de l’air. Car paradoxal, l’air est à la fois ce qui semble échapper à la saisie des sens, et ce qui n’en est pas moins très matériel. Se penchant sur les liens entre design et air, le CID – Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, propose ainsi l’exposition « Design on Air ». Avec quelques quatre-vingt projets de soixante designers différents (individus ou studios), « Design on Air » prend les traits d’un parcours en six thèmes. Soient « Rempli d’air », « Formé par l’air », « Air pur », « L’air en mouvement », « Quand l’air protège » et « En l’air ». Et sous le commissariat de Chris Meplon, doublé d’une scénographie du designer d’intérieur Benjamin Stoz, l’exposition joue la carte de la circulation, de l’air comme regards.

Exposition « Design on Air » : l’air et le design au CID – Grand-Hornu (Belgique)

Source d’inspiration et d’interrogation en art, en science, comme en philosophie, l’air, avec sa nature de composé gazeux, fascine. De Gaston Bachelard à Peter Sloterdijk, son caractère matériel / immatériel, perçu / non perçu, le détache des autres matériaux. Pour « Design on Air », l’accent porte sur cette matérialité. Avec « 1. Rempli d’air », l’exposition part de l’air comme matériau, pour le remplissage notamment. Après la grande vague des ‘Inflatables’ et leurs mobiliers en plastique gonflable, dans les années 1960, le design a continué d’utiliser l’air en creusant la dimension économico-écologique. Économie de moyens : l’air est facile à transporter et disponible partout (à la surface de la Terre). Dans cet esprit, le studio polonais Malafor a, par exemple, conçu un fauteuil en coussins de calage en papier — Paper ± Armchair, 2015. Dans le prolongement, « 2. Formé par l’air » interroge l’air comme élément formateur.

L’air comme matériau, comme méthode, comme problème et comme vecteur ludique

Il n’y a pas que le verre qui puisse être soufflé. Le cuir, les matériaux naturels et synthétiques, mais aussi le métal, peuvent également l’être. Élément de pression, l’air intervient dans l’artisanat comme dans la haute technologie ou l’impression 3D. En témoigneront des pièces de Nendo – Oki Sato (Innerblow, 2012), Oskar Zieta, ou encore la célèbre Air Chair (2000) de Jasper Morrison. Observant la qualité du matériau en lui-même, « 3. Air pur » présente des projets répondant à la pollution par des solutions. Telle la Silk Leaf (2014) de Julian Melchiorri ou les masques filtrants de Philippe Tabet. La thématique « 4. L’air en mouvement », explore pour sa part systèmes de refroidissement et propagation du son. Par le versant ludique avec Julien Carretero (Ceci est un ventilateur) ou Maarten Baas (Clay Fan). Ou encore sonore avec Michael Graves et Richard Sapper, via la bouilloire sifflante Alessi.

Le Centre d’innovation et de design : entre air et design, un lien de recherche et poésie

Poursuivant son exploration, « Design on Air » propose ensuite une incursion dans la dimension protectrice de l’air. « 5. Quand l’air protège » déploie ainsi  des propositions de matériaux d’emballage innovants. Avec des travaux de designers comme Andreas Finke, Katrin Sonnleitner ou Jeff Rutten. Ou encore Nedda El-Asmar et Sebastian Bergne, qui utilisent la méthode isolante du double vitrage pour composer des pièces de vaisselle à double paroi. Enfin, la poésie ponctue l’exposition. Avec par exemple, les bulles de verre borosilicaté des frères Verhoeven ou les bulles immergées du designer japonais Hideki Yoshimoto. À travers la thématique « 6. En l’air », « Design on Air » ramène le design dans les nuages de la suspension. Là où tout n’est que poésie et magie des mondes flottants. Une façon d’admettre, avec Gaston Bachelard, que la sensibilité joue encore un rôle dans la création comme dans la production.

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