ART | EXPO

Les Uns sur les autres

17 Avr - 26 Mai 2007
Vernissage le 14 Avr 2007

Gabrielle Wambaugh assemble terre et plastique pour créer des formes apparemment familières, mais qui se révèlent autrement plus complexes que de simples reproductions.

Gabrielle Wambaugh
Les Uns sur les autres

«Les Uns sur les autres», ce sont d’abord les matériaux que Gabrielle Wambaugh a vus ensemble, et montre ensemble: la terre, le plastique, aux propriétés si différentes, aux évocations en apparence si contraires. Pourtant, dans la nature, dans la ville, ces deux matières sont toujours associées. L’artiste les assemble dans la conception d’objets évocateurs, au premier abord, de formes familières, mais qu’un instant d’observation révèle autrement plus complexes que de simples reproductions.

Des pneus, certains étrangement froids, étincelants, d’autres blancs, reposent à côté de pneus utilitaires, en gomme noire. Si l’on se penche pour examiner l’intérieur des pneus inconnus, une image affolante apparaît, et le trouble reste inexplicable même si l’on comprend de quoi il s’agit. Ces pneus sont en porcelaine, comme bien d’autres pièces de cette exposition. Cette matière, qui existe par le feu, peut prendre tous les aspects, et Gabriele Wambaugh en présente des déclinaisons inattendues.

«Les Uns sur les autres», ce sont aussi les milliers de flocons bleutés tombés au hasard, qui forment le tas. Ces petites choses sont des moulages de chips d’emballages, réalisés dans la matière que d’ordinaire on emballe avec le plus de soin. Cuite à une température précise, la porcelaine donne un biscuit mat, dense et solide. Ici, chaque élément est distinct des autres, le tas est donc infini, nul ne sait jusqu’où, à mesure des cuissons de nouveaux chips, il pourra s’élever.

À la verticale de ces pièces, de menus branchages dessinent un réseau en expansion dont les ramifications colorées dansent sur les cimaises. Les rameaux sont en terre cuite émaillée, et tiennent ensemble au moyen de gaines transparentes en plastique. La structure ainsi constituée est attachée aux murs par des bracelets élastiques. La terre et le plastique, réunis en symbiose, dessinent sur le pourtour de l’exposition la composition, la pensée de l’ensemble.

Les uns sur les autres, les matériaux affrontés, appareillés contre leur nature, racontent l’interdit de leur association et créent des harmonies nouvelles. Les uns avec les autres, les uns contre les autres, les uns dans les autres, les contraires s’assortissent. Gabrielle Wambaugh nous présente une théorie pratique du contraste et de l’inversion, qu’elle appelle «déplacement».

Cette exposition a été réalisée en partenariat avec la Manufacture Nationale de Sèvres, et dans le cadre d’une aide au projet de la ville de Paris.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marie-Jeanne Caprasse sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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