LIVRES

Les Mythologies apprivoisées

Première monographie très illustrée rassemblant les photos, les notes, les dessins, le journal de cet artiste-scientifique, lors de séjours à Sète puis ailleurs. Y sont documentées les obsessions de l’artiste pour les figures des nymphes et des divinités mythologiques (Aphrodite, Diane), très liées à la nature et à une sexualité sans tabou.

— Auteurs : Paul-Armand Gette, Bernard Marcadé, Bénédicte Lachapelle, Gaëlle Hippolyte, Enna Chaton, Christine Dolbeau
— Éditeurs : Archibooks, Paris / Villa Saint-Clair, Sète
— Année : 2005
— Format : 15 x 21 cm
— Illustrations : 318 en couleurs et 32 en noir et blanc
— Pages : 476
— Langue : français
— ISBN : 2-908964-42-2
— Prix : 30 €

Lire l’article sur l’exposition de l’artiste à la galerie du jour – Agnès B. (27 janv. – 20 mars 2004)

Lire l’entretien de paris-art.com avec l’artiste

Présentation
par Christine Dolbeau

Livre retraçant l’ensemble des projets menés par Paul-Armand Gette lors de ses différents séjours à Sète et de leurs suites sur d’autres sites. Cet ouvrage cartonné est à ce jour la monographie la plus importante réalisée par cet auteur pour qui le livre est un vecteur primordial.

Invité à la Villa Saint-Clair en 1993 pour réaliser «Les chroniques d’Aphrodite» Paul-Armand Gette rencontre Bénédicte, alors étudiante à l’école des beaux-arts de Sète. Suite à sa proposition d’offrir la liberté à qui voudrait lui servir de modèle, Bénédicte devient une égérie. Comme lui fit remarquer Bernard Marcadé, il l’avait trouvée son Aphrodite. L’excitation d’incarner telle Aphrodite déesse de l’amour, de la passion, Paul-Armand Gette ne cesse depuis cette rencontre de croiser à son grand bonheur, nymphes et déesses, ici ou là au bord du bassin dans lequel des nymphea Alba L. s’épanouissent, ou derrière les bosquets du jardin de la Villa Saint-Clair. La présence d’un volcan, certes inactif depuis déjà bien longtemps le Mont Ramus, à Saint-Thibéry, la plage au sable noir d’Agde sont des lieux prédisposés à la naissance et l’épanouissement d’Aphrodite. La découverte d’un moulage de l’Aphrodite de Cnide dans les greniers de la Villa Saint-Clair n’en est pas moins une surprise fort agréable, Paul-Armand Gette s’empresse de lui redonner une certaine jeunesse. Si ce fut Aphrodite en ces temps-là, un peu plus tard, il rencontre Diane qui ne manque pas de se dissimuler derrière quelques bosquets revêtant la culotte camouflage, déesse chasseresse, elle n’hésite pas à emprunter la veste de Paul-Armand Gette pour tenter de dissimuler sa nudité. L’artiste n’a de cesse de revenir sur ces lieux qui le conduiront de surprises en étonnements, en émerveillements : Bénédicte puis Connie évoquent non sans saveur les menstrues de la déesse et Enna offre à son regard la miction de Diane, tandis que Yumiko glisse entre ses doigts une composition florale.

D’ici ou là, de la Villa Saint-Clair, à Montpellier, au Japon en passant par la Grèce, Rome ou bien Cali, Paul-Armand Gette fait des images. Sur son journal, chaque événement est noté avec minutie et exactitude traduisant ainsi l’émotion de ses rencontres incertaines, fragiles instants où le miracle de la métamorphose se reproduit chaque fois dans l’expression de la délicatesse dans son essence même. Paul-Armand Gette a confié ses archives photographiques à Jacques Fournel, lui laissant le soin de faire des choix dans cette profusion d’images, journal, impressions, dessins, notes avec celle de Turid, sa femme, mais aussi de ses modèles témoignant de cet abandon dans l’espace de liberté proposé.

Rassemblées dans un livre de 480 pages, Les Mythologies apprivoisées est cet espace d’exposition que Paul-Armand Gette affectionne tout particulièrement. Un livre que l’on prend entre ses mains, privilégié, le regard y est rapproché. Les mots ont leur importance, les images expriment à elles seules toute la volupté saisie dans ces instants fugaces, entre artiste et modèle, entre les lieux prédestinés et les offrandes des déesses convoitées. La photographie témoigne, donne à voir ce que l’artiste a décidé. Kaléidoscope de l’intime dont il a le secret. Images en résonance sans parole, sans musique, juste un petit silence à peine troublé par le bruit des pages qu’on tourne.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Archibooks)

L’artiste
Paul-Armand Gette est né en 1927 à Lyon. Il vit et travaille à Paris.