ART | EXPO

La Traversée, Mathieu Pernot

11 Fév - 18 Mai 2014
Vernissage le 11 Fév 2014

Mathieu Pernot procède soit par la réalisation de séries, soit par la rencontre avec des images d’archives. Dans tous les cas, ce nomadisme d’images et de sujets souligne son souhait d’éviter un récit de l’histoire à sens unique. Le déplacement perpétuel de ses images évoque donc une réalité qui est loin d’être figée ou immuable.

Mathieu Pernot
La Traversée

Après des études d’histoire de l’art à la faculté de Grenoble, Mathieu Pernot entre à l’École nationale de la photographie d’Arles, d’où il sort diplômé en 1996. Son œuvre s’inscrit dans la démarche de la photographie documentaire mais en détourne les protocoles afin d’explorer des formules alternatives et de construire un récit à plusieurs voix.

L’artiste procède soit par la réalisation de séries — parfois en résonance entre elles à travers personnages, chronologies ou thèmes —, soit par la rencontre avec des images d’archives. Dans tous les cas, ce nomadisme d’images et de sujets souligne son souhait d’éviter un récit de l’histoire à sens unique. Le déplacement perpétuel de ses images évoque donc une réalité qui est loin d’être figée ou immuable.

L’exposition présente une sélection de séries réalisées par l’artiste au cours des vingt dernières années. Elle met en espace un nouveau montage faisant dialoguer des corpus d’images et d’objets et établit une forme de traversée dans son œuvre, jusqu’à sa dernière pièce, Le Feu, produite spécialement pour l’occasion.

Que ce soit par son propre travail de prise de vue, par l’appropriation de photographies ou d’autres types de documents d’archives, Mathieu Pernot interroge la diversité des modes de représentation et la notion d’usage du médium photographique.

L’idée de traversée, de déplacement et de passage, très présente dans son œuvre, est un élément récurrent de l’exposition. Elle s’incarne aussi bien dans la nature nomade et fragile des personnes photographiées — Tsiganes, migrants, etc. — que par la présence des mêmes individus au sein de corpus d’images différents. Ils deviennent ainsi comme des personnages traversés par ces histoires au fil du temps.

L’exposition «La Traversée» propose la mise en forme d’une histoire contemporaine incarnée par des personnages vivant à sa marge. Elle manifeste une approche transversale et polymorphe du médium photographique mis à l’épreuve de son usage et de son histoire.

L’exposition s’ouvre sur la série Photomatons, premier travail réalisé entre 1995 et 1997 avec des enfants gitans dans la commune d’Arles, pour s’achever sur leurs portraits pris en 2013, soit dix-sept ans plus tard, pour La Traversée.

Entre ces deux séries et au cœur de l’exposition, on retrouve ces mêmes individus, en 2001, dans la série Les Hurleurs. Sont également montrés des travaux liés à la question des migrations (Les Migrants), de l’urbanisme (Le Grand Ensemble) et de l’enfermement (Un camp pour les bohémiens et panoptique), avec notamment la présentation d’une installation (Le Dortoir) et de dessins (Le Dernier Voyage) réalisés en écho aux photographies.

Dans le projet Le Feu, Mathieu Pernot remet en scène un rituel pratiqué chez les Roms qui consiste à faire brûler la caravane d’un défunt. En contre-champ de cette image d’incendie, il photographie des personnes (les mêmes que l’on trouve précédemment dans l’exposition à d’autres moments de leur vie) dont le visage est éclairé par la lumière de l’incendie.

Vernissage
Mardi 11 février 2013

critique

La Traversée

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