ART | EXPO

La quatrième sonnerie

30 Nov - 19 Jan 2008

Dans ses dessins, peintures et installations, Emmanuel Régent met en place des processus d’apparitions instables. Il dissimule, décale, puis invite le spectateur à relier les morceaux.

Emmanuel Regent
La quatrième sonnerie

Pour sa première exposition personnelle à L’Espace A Vendre, Emmanuel Régent dévoile un univers singulier, dans lequel le spectateur se retrouverait comme face au cri d’une foule sans voix.

Il ampute, décale, met en suspens les objets du quotidien pour signifier autrement. Il « invite celui qui regarde à compléter les manques, à gagner du terrain sans prendre de l’espace».
C’est à la 4ème sonnerie que s’enclenche le répondeur, c’est donc à ce moment précis de silence que tout peut arriver.

Dans ses dessins, peintures et installations, Emmanuel Régent met en place des processus d’apparitions instables. Il dissimule, décale, puis nous invite à relier les morceaux. Ses travaux apparaissent différemment suivant les instants, quelquefois au hasard, par l’intervention de l’observateur ou en fonction de la météo. Il s’agit d’un travail discret, parfois à la frontière du visible.

« Auteur de dessins au feutre et de wall drawings à la craie à la limite du visible, Emmanuel Régent pratique également la peinture sur le mode du retrait. Ses images mutiques et souvent incomplètes se donnent à voir à travers un subtil système d’apparition et de disparition. Dans le tableau « Licône », l’oeil ne perçoit de loin que le cône noir situé au centre de la composition. Puis en s’approchant, il distingue le portrait discret d’une jeune femme en train de boire, tracé à l’aide d’une ligne mauve à peine plus foncée que le blanc de la toile. L’image abstraite prend alors tout son sens. Le dessin est ici réduit à l’essentiel comme pour souligner la fragilité du visible.
La sculpture « L’autre jour » fonctionne à la manière d’un présentoir tournant et tactile, offert aux doigts du public dans lequel un dessin chasse l’autre comme autant de fragments successifs dont il appartiendrait au regardeur de combler les absences. Jouant d’une immense tache d’huile ayant marqué le sol et l’histoire de la galerie Soardi, l’artiste glisse dans un angle de la salle le dessin discret d’une main versant un verre de vin. L’accident est ainsi englobé dans l’oeuvre » (Catherine Macchi de Vilhena, extraits de Quelques fois, E.C.B, 2006).

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