ART | EXPO

La Part manquante

03 Mar - 11 Mar 2011
Vernissage le 02 Mar 2011

Les étudiants-commissaires de cette exposition s’intéressent à l’image au seuil de sa disparition, dans la lignée des récents travaux de Thierry Davila, réunissant un corpus d’oeuvres rarement montrées, réactualisées ou produites à cette occasion.

Julien Audebert, Aline Biasutto, Stefan Brüggemann, Gino De Dominicis, Marianne Mispelaëre, Guillaume Barborini, Clémence de Montgolfier, Jason Dodge, Viktor Frešo, Július Koller, Ryan Gander, Mario Garcia Torres, Manuel Houssais, Norma Jeane, Ben Kinmont, Kris Martin, Hiroshi Sugi-moto et Herman van Ingelgem
La Part manquante

L’association STartE présente à la Galerie Michel Journiac, du jeudi 3 mars au vendredi 11 mars 2011, une exposition d’art contemporain «La Part manquante». A cette occasion, les étudiants-commissaires s’intéressent à l’image au seuil de sa disparition, dans la lignée des récents travaux de Thierry Davila. L’exposition «La Part manquante», issue des réflexions sur l’art conceptuel et post-minimal, réunit un corpus d’oeuvres rarement montrées, réactualisées ou produites à cette occasion.

Le dialogue initié entre artistes confirmés et jeune création témoigne des préoccupations toujours actuelles sur l’image et ses modes de perception. En parallèle de l’exposition, une programmation culturelle sera proposée au public: projection, table-ronde et performances. Une publication produite pour l’événement sera également disponible dans l’espace d’exposition.

Le manque est par définition une forme non absolue, l’empreinte en creux de ce qui a été ou de ce qui sera. Décrire un manque, c’est faire état d’un vide à combler (la nature a horreur du vide), et convoquer dans le même temps une forme pleine, une projection idéale vers laquelle tendre. Le manque est donc une forme active du vide, que certains artistes peuvent choisir d’invoquer pour produire du sens: comment peut-il malgré tout générer une image?

Partant de ces considérations, «La Part manquante» s’intéresse au devenir de la notion d’image et de ses modes de perception, dans des pratiques plastiques tendant vers l’immatériel, héritières de la vague conceptuelle des années 60-70. L’exposition ne propose pas un visionnage d’images au sens traditionnel du terme, mais invite davantage à se questionner sur leur faisabilité dans la création actuelle, et notamment lorsque l’image en question ne figure pas (Stefan Brüggemann, 4 Reversed Mirrors).

Les oeuvres présentées agissent comme des injonctions muettes, déguisées: construites comme de possibles énigmes (Herman van Ingelgem, Blow-Up), ou jouant de l’ellipse ou de la disparition (Julien Audebert, L’Elan pour l’Amérique), elles ouvrent vers un autre possible. Ces images pourraient ainsi être envisagées comme des parts aveugles du visible, sa forme inversée, retournée comme un gant, nous permettant d’accéder à une forme irrévélée du réel (ou interrogeant directement sa représentabilité, comme dans la pièce d’Aline Bia-sutto, Sauf la nuit).

De nature immatérielle (Mario Garcia Torres, Untitled Missing Piece) ou existant à travers un objet tangible, les oeuvres proposées fonctionnent comme des intercesseurs, des supports donnant accès à une autre di-mension, reprenant ainsi le sens de ce que Kendall Walton entend par image, à savoir un «prop» (soutien, point d’appui) qui déclenche un processus imaginatif «générateur de vérité fictionnelle».

Mais quelque soit le degré de matérialité, il subsiste dans ces constructions des données manquantes, des zones laissées invisibles par ces créations qui refusent de se livrer entièrement. Partant pour la plupart d’objets triviaux, énigmatiques et difficilement identifiables a priori, faisant fi de tout souci iconographique, les oeuvres exposées demeurent des images à voir, à penser ou à imaginer.

Autour de l’exposition
— Mercredi 2 mars: vernissage avec intervention de l’artiste Manuel Houssais. De 17h à 21h30.

— Jeudi 3 mars: rencontre avec l’artiste slovaque Viktor Frešo. De 18h30 à 20h.

— Mardi 8 mars: table ronde avec l’intervention d’Alexandre Castant, Pierre-Damien Huygue, Aline Biasutto, et Nathalie Desmet. De 18h à 20h30.

— Mercredi 9 mars: projection du film Hurlements en faveur de Sade de Guy Debord avec l’intervention de Fabien Denasi. De 18h à 20h30 dans l’auditorium.

— Vendredi 11 mars: clôture de l’exposition à la Gare aux Gorilles. De 19h à 22h. DJ et groupe de musique.

Tous les événements ont lieu à l’UFR 04 de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Centre Saint-Charles), 47-53 rue des Bergers, Paris 15.

Publication
Une publication produite pour l’événement sera également disponible dans l’espace d’exposition. Avec les textes de la théoricienne Nathalie Desmet, du chercheur et commissaire d’exposition indépendant Sébastien Pluot et un entretien réalisé entre le commissaire d’exposition Mathieu Copeland et l’artiste Stefan Brüggemann.

Avec l’intervention de l’artiste Clémence de Montgolfier:
L’artiste mémorisera, intégralement ou partiellement, des extraits d’essais et des textes rédigés par les artistes de l’exposition (notamment L’Ordre du discours de Michel Foucault, Le Grain et la voix – entretiens, De la parole à l’écriture de Roland Barthes, Shhh de Ben Kinmont, etc). Sur proposition des commissaires de l’exposition, elle retranscrira sur une feuille arrachée du catalogue une version altérée par sa mémoire d’un de ces textes. L’artiste enverra une page par jour à compter du 11 mars 2011 dans un ordre aléatoire.

AUTRES EVENEMENTS ART