LIVRES

La Cor̩e d̩voil̩e Р15 portraits pour comprendre

Prise en étau entre le géant chinois et le riche Japon, la Corée du Sud a réussi, malgré ce voisinage, à créer un modèle bien à elle. Une immersion, à travers quinze portraits, dans un univers où se mêlent, avec un contraste qui n’a plus cours en Occident, tradition et modernité.

— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Année : avril 2004
—Format : 14 x 22 cm
—Illustrations : nombreuses, en noir et blanc
—Pages : 272
—Langue : français
—ISBN : 2-7475-6395-2
—Prix : 23 €

Introduction

« Nous ne présentons pas le pays mais sa population », préviennent les jeunes auteurs qui brossent les portraits authentiques d’hommes et de femmes (15 en tout) incarnant des facettes inattendues de cette société. Entre la difficile situation des femmes, l’emprisonnement des responsables de la plus grande association étudiante nationale, les horaires infernaux à l’école comme au travail, les thèmes ne manquent pas de surprendre, dans ce pays que l’on croyait assez lisse. Les deux auteurs font finalement apparaître l’espoir et le doute d’un pays qui a pris date avec l’Histoire pour une réunification à hauts risques avec le Nord. Trois chapitre auront spécifiquement retenu notre attention. Tout d’abord, celui de deux réalisateurs. Hong Sang-soo était en compétition au festival de Cannes avec son dernier film, La Femme est l’avenir de l’homme. Les deux auteurs ont suivi sont parcours, analysent ses films pour exposer la difficulté des relations homme-femme dans le sud de la péninsule, l’impossibilité d’y vivre « un amour heureux », comme le dit le réalisateur. Un texte soigné et une recherche inédite sur ce réalisateur, l’un des futurs grands d’Asie. Kim Dong-won de son côté n’opère que dans le documentaire. Le documentaire social, sur les milieux défavorisés, pour être plus précis. Pendant plusieurs années, il a suivi le combat d’habitants de quartier pauvres qui refusaient d’être expropriés pour laisser la place à la construction de grandes barres d’immeubles. Un récit assez dur et poignant de cette lutte quotidienne, morale mais aussi souvent physique. Un récit très complémentaire de celui d’un jeune urbaniste-paysagiste, qui raconte l’histoire de ces grandes immeubles, du choix de son pays pour les bâtiments gigantesques mais sans vie, sans âme. Celui-ci travaille beucoup depuis plusieurs années grâce à la recherche d’un peu de bien-être des riches Coréens, qui réclament l’aménagement de ces lugubres logements. Mais, explique-t-il, l’architecture traditionnelle ne reviendra jamais à la mode: les Coréens préfèrent le confort à la beauté et de toute manière, plus aucun artisan n’a préservé les techniques ancestrales. Une grande perte pour la Corée.