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Journée d’études. Ce que Michel Foucault fait à la photographie

08 Déc - 08 Déc 2014
Vernissage le 08 Déc 2014

Trente ans après sa mort, la boîte à outils que Michel Foucault nous a légué continue à être massivement utilisée dans toute une série de domaines. C’est pourquoi, l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Dijon propose une journée d’études autour de la pensée Foucaldienne et sa problématisation dans le domaine des arts visuels et, en particulier la photographie.

Manola Antonioli, Philippe Bazin, Pascal Beausse, Arno Gisinger, Orazio Irrera, Arianna Lodeserto, Bruno Serralongue, Eugenia Vilela, Christiane Vollaire
Journée d’études. Ce que Michel Foucault fait à la photographie

Trente ans après la mort de Michel Foucault, tandis que la publication des volumes inédits offre chaque année de nouvelles catégories de pensée et des pistes généalogiques encore à frayer, la boîte à outils que Foucault nous a léguée continue à être massivement utilisée dans toute une série de domaines. Si, dans la plupart des cas, notions et stratégies critiques empruntées à Michel Foucault ont fait l’objet d’un état des lieux détaillé et méticuleux, dans les domaines des arts visuels, et plus en particulier de la photographie, une telle entreprise reste actuellement encore inachevée.

Cette journée d’études se propose de tracer une cartographie capable de mettre en relation deux pistes de travail:

— ce que, d’un côté, Foucault a dit à propos de la photographie et des rapports avec la peinture (comme dans ses écrits sur Gérard Fromanger et Duane Michals), mais aussi la manière dont on peut envisager certains de ses écrits comme participant d’une culture visuelle «photographique», comme par exemple Bernard Lamarche-Vadel (Bernard Lamarche-Vadel, Lewis Baltz, Editions de la Différence, Paris 1993, p. 21-25) a pu le souligner dans un ouvrage consacré à Lewis Baltz à propos de Surveiller et punir;

— et, de l’autre, les différentes manières d’utiliser sa pensée dont se sont servis de nombreux et importants photographes (Lewis Baltz, Allan Sekula, etc.) — ce qui, par ailleurs, dépasse bien ce que Foucault lui-même suggère à l’égard de la photographie.

Ce qui peut articuler ces deux axes de problématisation est sans doute une idée de la photographie qui, avec ses procédés techniques de tirage ainsi que ses stratégies de sérialisation et de présentation des matériaux, soit en mesure de restituer une éthique du regard capable, en tant qu’attitude critique, d’habiter l’entre-deux de l’image et de la pensée afin d’atteindre un double objectif: celui de se débarrasser complètement de toute conception rassurante et neutre de la photographie fondée sur le privilège de sa fonction oculaire et, grâce aux virtualités spécifiques de tout acte de création photographique, celui de ne pas faire succomber notre regard à la force «formatante» de toutes les images politiques et commerciales qui assiègent notre présent.

Programme de la journée
(Modération de la matinée: Christiane Vollaire)
— 9h15: Accueil des participants
— 9h45: Présentation par Manola Antonioli
— 10h00: «La photographie et l’attitude critique du regard», par Orazio Irrera
— 10h45: «Surveiller ou observer? Foucault, Bentham et Barker», par Arno Gisinger
— 11h30: La photographie comme expérience politique du paysage. A propose d’Allan Sekula, Lewis Baltz et Jeff Wall, par Arianna Lodeserto
— 12h15: (Sous réserve) «Le montage hétérotopique de l’Atlas Group. Archive: image, histoire et politique», par Eugenia Vilela
— 13h00: Déjeuner

(Modération de l’après-midi: Manola Antonioli)
— 14h30: «Knowledge is Power/ Savoir c’est pouvoir, une exposition sur le corps biopolitique à partir des collections du Cnap», par Pascal Beausse
— 15h15: «Figures de la folie» par Philippe Bazin
— 16h00: Pause
— 16h30: «La visibilité, pivot de la pensée foucaldienne» par Christiane Vollaire
— 17h00: «De l’engagement en photographie», par Bruno Serralongue
— 18h00: Fin de la journée d’études.

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