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John Armleder. Du minimalisme à la saturation

Conduits par Françoise Jaunin, ces entretiens permettent de connaître le travail de l’artiste John Armleder mais aussi l’homme qu’il est et les événements marquants de sa vie. L’artiste parle de sa vision du monde de l’art, il évoque ses performances du début mais confie aussi sa petite enfance à Genève ou encore sa tumeur au cerveau à la soixantaine.

Information

Présentation
Françoise Jaunin
John Armleder. Du minimalisme à la saturation

Avec sa longue tresse dans le dos, son veston bien coupé et sa cravate à têtes de mort, le personnage est aussi immuable dans son apparence que son oeuvre est plurielle, hybride et polymorphe. Tout comme l’homme est aussi modeste et discret que l’artiste est mondialement connu, reconnu et sollicité de partout.

Tantôt poète du presque rien et tantôt chantre de la surcharge -l’amour du vide et l’horreur du vide se rejoignent, assure-t-il-. John Armleder raconte sa vision du monde et de l’art, sa petite enfance à l’Hôtel Richemond de Genève dont ses parents étaient les propriétaires, sa première grande émotion picturale à l’âge de 4 ans devant un ange aux ailes chamarrées de Fra Angelico, et les deux expériences extrêmes qui ont marqué sa vie, l’une à l’aube de sa carrière d’artiste: ses sept mois de prison pour objection de conscience, et l’autre au tournant de la soixantaine: la mort frôlée de très près et plus de douze mois d’hôpital suite aux terribles complications d’une tumeur au cerveau.

Il évoque les performances de ses débuts dans l’esprit conjugué du situationnisme et de la mouvance Fluxus, la cofondation avec deux amis du groupe, de la galerie et des éditions Ecart, ses rencontres marquantes avec John Cage et Andy Warhol, la création du label d’éditions musicales Villa Magica Records avec son fils Stéphane et l’artiste Sylvie Fleury, ou son enseignement aux écoles d’art de Lausanne et Braunschweig.

Et il nous entraîne à travers le parcours conceptuel et protéiforme de son oeuvre qui, entre performance, peinture, sculpture, dessin, vidéo, photographie et installation, n’a cessé de réinventer les règles du jeu de la création, privilégiant le hors- contrôle, les dérapages, la multiplication et la superposition des possibles, tout en faisant ses courses, avec une décomplexion ironique et gourmande, dans le grand supermarché de l’art moderne. «Aujourd’hui, résume-t-il avec un brin de malice, nous vivons dans une mise en scène de seconde main de la modernité».

Françoise Jaunin, journaliste et critique d’art est aussi l’auteur de nombreux catalogues d’expositions, monographies d’artistes et livres sur l’art, Elle a déjà conduit des entretiens avec Balthus (Les méditations d’un promeneur solitaire de la peinture), avec Pierre Soulages (Outrenoir), avec Giuseppe Penone (Le regard tactile) et avec Anne et Patrick Poirier (Dans les nervures du temps).

Sommaire
— Un tea-room pour atelier
— La vie apr ès la mort
— Une amicale de jeunes rameurs-performers
— De Fra Angelico à Malevitch : la peinture d’abord
— Villa Magica et boules de Noël
— Le syndrome de Lascaux
— L’hypermarché planétaire
— John & co