ART | EXPO

Hasards heureux

05 Mai - 05 Juin 2016
Vernissage le 07 Mai 2016

L’exposition «Hasards heureux» à La Friche la Belle de Mai présente les travaux de Luca Resta, Victoire Barbot, Julie Michel et Pierre Boggio. Le thème de la collection n’est pas courant dans les pratiques artistiques contemporaines. Luca Resta, Victoire Barbot, Julie Michel et Pierre Boggio nous donnent leur vision de cette pratique que l’on croyait annodine.

Installée dans la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai l’exposition «Hasards heureux» rassemble les dernières productions de Luca Resta, Victoire Barbot, Julie Michel, Pierre Boggio, actuellement en résidence à Astérides., et qui ont en commun de constituer des collections.

Associations incongrues, collectes, rencontres inattendues, déplacement des contextes, la collection met en œuvre le principe du hasard. Les objets, matériaux, formes et sons ont été collectés, collectionnés, reproduis et assemblés pour que les œuvres se rencontrent et dialoguent avec des sons inédits.
Ainsi dans le projet BreathSound qui prend pour point de départ le Silbo, langage sifflé sur l’île volcanique de la Goméra aux Canaries, Julie Michel explore les interactions entre langage, environnement, territoire et paysage. A travers ses installations intégrant performance, création sonore, objet imprimé et vidéo, elle cherche à confronter la question du langage à celle de l’environnement, du territoire et du paysage et en explorer les rapports d’interdépendance.

La question du dialogue est également récurrente dans le travail de Victoire Barbot où les objets parlent et communiquent entre eux dans un échange infini. Victoire Barbot collecte, récupère, stocke, assemble, classe, range et dessine. Guidée par l’envie de manipulation des outils qui lui font face elle privilégie l’action à l’image mentale et se lance sans dessins préparatoires. Emballages, étagères, tringles, barres en métal, plaques de verre, cette collection domestique semble une métaphore du magasin, lieu de stockage où tout est possible. En proposant une sculpture de l’expérience, aux dimensions variables dont les éléments rassemblés dans un équilibre précaire l’artiste cherche à fabriquer du présent.

Pierre Boggio cultive lui aussi ce rapport à l’immédiateté dans son travail en mettant en place  une hiérarchie changeante dépendante du lieu de monstration aussi bien que du dispositif mais aussi en accordant un rôle fondamental au spectateur qui tisse des liens qui lui sont propres. La fabrication du présent passe également par la fascination pour les objets «pauvres», anodins, généralement non collectionnables chez un artiste comme Luca Resta s’intéressant à ces petits rien sans importance  en leur donnant une nouvelle vie, revêtant de ruban adhésif de surface entière ou griffant un morceau de marbre afin de créer un cure-dent.

Sublimant en reliques archéologiques les petits riens sans importance du quotidien, les artistes d’«Hasard heureux» proposent un éloge à la fragilité d’un présent déjà passé: le monde contemporain.

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