ART | EXPO

Sols, murs, fêlures

01 Déc - 07 Jan 2018
Vernissage le 30 Nov 2017

L’exposition « Sols, murs, fêlures » à La Kunsthalle de Mulhouse, réunit des œuvres de dix artistes contemporains dans une exploration de notre rapport au sol. Photographies, sculptures, vidéo et performance témoignent d’une relation ambiguë, entre attraction et répulsion, désir d’élévation et chute inéluctable.

L’exposition « Sols, murs, fêlures » à La Kunsthalle, centre d’art contemporain de Mulhouse, réunit des photographies, sculptures, vidéo et performance de dix artistes contemporains autour du rapport contradictoire que nous entretenons avec le sol.

L’exposition « Sols, murs, fêlures » explore notre rapport ambigu au sol

Le titre de l’exposition, « Sols, murs, fêlures » dessine les principales lignes guidant le mouvement permanent qui nous lie au sol, notre surface de contact avec la terre : l’excavation, l’érection puis l’érosion. Nous y enfouissons nos racines et le creusons à la recherche de nos origines ou plus prosaïquement de matières premières, richesses, nutriments, les unes comme les autres nous servant ensuite à ériger nos vies ou des édifices qui finalement se fêleront et deviendront débris, poussière et terre.

Le sol contient et symbolise les hauteurs et les profondeurs que nous visons. Nous entretenons avec lui une relation ambivalente, faite d’attraction et de répulsion : nous fouillons en lui en quête de notre passé mais tentons par tous les moyens de nous en éloigner, en nous tenant sur deux membres, en érigeant des constructions démesurées ou en nous élevant dans les airs. Une volonté de détachement qui pourtant se termine toujours par un retour brutal sur le sol…

Des photographies de Vincent Chevillon à la sculpture de Nicolas Daubanes, deux visions de la ruine inéluctable

La vidéo Geranos de Gregory Buchert, captation d’une performance réalisée en 2013 sur l’île d’Ouessant explore le motif du labyrinthe comme vertige intérieur et la figure de Thésée, vainqueur du Minotaure dans la mythologie grecque. Gregory Buchert propose une version personnelle de la danse effectuée par le héros à sa sortie du labyrinthe, une ronde frénétique nommée Geranos qui reproduisait les sinuosité du dédale. Hors-champ, l’artiste désoriente le labyrinthe de son oreille interne pour parvenir à une sensation de vertige. Puis il s’engage dans une marche sur cinq sentiers de l’île, dans une étrange chorégraphie en permanent déséquilibre. Un bâton jaune posé au sol, signe graphique minimaliste toujours présent à l’image, évoque celui du pèlerin mais, dissocié du marcheur, il devient un obstacle.

L’œuvre intitulée Lord of the Pit (Lisières 3.1) de Vincent Chevillon est composée de six photographies en noir et blanc de différents formats placées dans des cadres en bois clair. Chaque photographie montre l’intérieur d’un caisson en bois, dans lequel sont placés des ossements d’animaux. L’ensemble offre ainsi l’illusion d’un meuble qui contiendrait ces reliques et, à la manière d’un memento mori, rappelle à chacun la mort qui l’attend.

Avec sa sculpture Sabotage 6, Nicolas Daubanes renvoie à la ruine inéluctable de toute chose. Des piliers construits en béton et en sucre reprennent une méthode de sabotage utilisée par des résistants pendant la Deuxième Guerre mondiale : faits prisonniers par les Allemands et obligés de participer à la réalisation du « Mur de l’Atlantique », ils ajoutaient du sucre dans le béton encore frais afin que celui-ci, une fois sec, soit fragilisé.

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