ART | EXPO

Flux

08 Sep - 14 Oct 2007

En collaboration avec le FRAC Bourgogne, la ville d’Avallon propose une exposition où les œuvres dialoguent avec l’architecture et l’histoire du lieu qui les accueille, d’anciens abattoirs du XIXème siècle.

Lilian Bourgeat, Olaf Breuning, Angela Bulloch, Marcelo Cidade, Simone Decker, Daniel Dezeuze, Jean Dupuy, Eric Duyckaerts, Daniel Firman, Federico Guzmán, Jacques Julien, Pierre-Yves Magerand, Christian Marclay, Virginie Marnat-Leempoels, Bernhard Martin, Philippe Ramette, Roman Signer, Anton Stankowski, Pascale Wiedemann
Flux

La ville d’Avallon a invité le FRAC Bourgogne à concevoir une exposition à partir des oeuvres de sa collection pour Les Abattoirs. Dans ce bâtiment industriel de briques et de pierres, construit au XIXème siècle et réhabilité en lieu d’exposition depuis 2005, le FRAC Bourgogne présente un ensemble de plus de vingt oeuvres. Celui-ci fait écho à l’ancienne fonction du lieu en faisant résonner dans 500 m2 les multiples formes de flux qui ont pu traverser ces anciens abattoirs au cours de son histoire.

«FluX» propose ainsi une association d’énergies : celles qui se dégagent de l’activité passée et celles que les oeuvres amènent aujourd’hui. Sculptures, vidéos et photographies proposent au visiteur d’éprouver tout autant que de regarder les différents mouvements qui les traversent, circulations, écoulements, tensions, marches, danses. À la manière dont Charlie Chaplin, avec Les Temps modernes, avait véritablement chorégraphié les gestes industriels, les oeuvres de cette exposition sont autant de rouages d’une étranges mécanique.

L’oeuvre qui évoque le plus immédiatement les anciens abattoirs est sans conteste le triptyque photographique de Virginie Marnat-Leempoels, qui représente l’opération d’une vache avec l’art du clair-obscur de la plus pure peinture classique. Jean Dupuy donne à entendre le flux vital qui circule dans les veines avec le Cône pyramide, grâce auquel le visiteur peut voir et écouter les battements de son propre coeur. La sculpture de Pascale Wiedemann montre un conduit coloré, à la manière d’une artère infinie en laine, tandis que la vidéo de Simone Decker traduit le rythme de la respiration.

Bernhard Martin invite à une danse rythmique et énergique, enfermé seul dans une surprenante « boîte de nuit ». La vidéo de Marcelo Cidade invite quant à elle à une déambulation poétique à travers la Rua Augusta de Sao Paulo.
Les éléments eau, air, feu, terre traversent par exemple les oeuvres de Roman Signer ou Angela Bulloch, Federico Guzmán ou Philippe Ramette. La discrète sculpture de Pierre-Yves Magerand en suggère tout le mystère.
Le flux de l’information circule dans la sculpture de Christian Marclay. Les impressionnants méandres d’un fil de 152 m, relié à un téléphone, font songer à une onde sonore qui se déploie presque à l’infini. Le travelling de Lilian Bourgeat souligne la fascination que peut produire l’image en direct, surveillance tout autant que miroir narcissique.

Toutes ces énergies se croisent, parfois s’entrechoquent pour emporter le visiteur dans le flux incessant qui traverse les oeuvres, comme autant d’organes d’une étonnante machinerie.

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