ART | EVENEMENT

Fétiches + 30 et presque-songes

21 Avr - 09 Juil 2011
Vernissage le 20 Avr 2011

Pascale Marthine Tayou montre une nouvelle oeuvre/installation composée de piles de livres et magazines Revue Noire empalés sur dix axes d'acier et 30 et presque-songes présente 30 regards d'artistes sur la matière du rêve.

Communiqué de presse
Pascale Marthine Tayou, Moshekwa Langa, Mounir Fatmi, Ludwig Kittinger, Elvira Londono, :mentalKLINIK, Alain Polo, Marie Vic, Hervé Yamguen, Rina Ralay-Ranaivo, Lalaina Lartistika, Malala Andrialavidrazana, Stéphane Barniche, DDP, Odile Decq, Maksaens Denis, Philippe Gaubert, Tojo Rasolojaona Heirinina, Temandrota, Jean Joseph Rabearivelo…
30 et presque-songes

Pascale Marthine Tayou et Revue Noire, c’est une histoire commune qui date de 1994 alors qu’il prend d’assaut le numéro sur le Cameroun (RN13, juin 1994). Il se propulse alors rapidement à travers le monde entier. Il est aussi avec Revue Noire pour les expositions «Les Artistes africains et le Sida» (Cotonou et Dakar, 1995), «Suites africaines» (Couvent des Cordeliers à Paris, 1997) et le film «Looobhy» (Revue Noire) productions et Arte, 1997). Tayou scelle ici cette amitié dans cette nouvelle oeuvre/installation sur ce papier imprimé d’une histoire de l’art contemporain africain qui devient «à transpercer», «à empiler», «à empaler», indécent, sur une dizaine d’axes d’acier qui montent au ciel les feuilles aux tranchants acérés d’une lecture devenue impossible.

P.M.T. nous montre depuis longtemps ses dédales d’élucubrations, ses fétiches inventés qui font de lui un artiste, certes qui vient d’Afrique, mais aussi partageur d’une autre réalité plus urbaine, plus axée sur le devenir, plus commune, susceptible de fabriquer d’autres façons de regarder. Il s’agit là d’affirmer un temps présent sans pour autant épouser l’art contemporain, non dédaigné, mais simplement appréhendé comme un courant d’expressions parmi d’autres. Tayou a cette légèreté de ne pas se laisser enfermer et jouer avec les évidences pour les rendre mystérieuses.

Chaque oeuvre de Tayou a sa propre vérité, mais cela fait longtemps qu’elle a une valeur partagée, sensée et sensible dont la démonstration laborieuse est absente de même que le renvoi critique au jeu de références cultivées. P.M.T. aime à dire qu’il «fabrique des trucs, fait des choses. Les surréalistes, connais pas. L’art de récupération, je m’en fous. L’histoire de l’art?» Que nenni. Cela ne l’empêche pas de feuilletter l’univers des formes occidentales et du monde entier, moins pour en tirer une inspiration qui l’habite depuis longtemps, que pour multiplier les occasions de rencontres dont il maîtrisera les règles du jeu. Dans le foisonnement actuel des travaux de Pascale Marthine Tayou (Biennale de Venise 2009, «Traff Jam» Lille 2010, «Always All Ways» Malmö et Lyon 2011…), il y a cette «œuvre au noir» de dix mats-fétiches qui pisse son sang de blasphèmes.

«30 et presque-songes 2011» est un projet initié par le plasticien Joël Andrianomearisoa à Madagascar. C’est trente regards de trente amis-artistes de toutes disciplines (des arts plastiques à l’architecture, de performances culinaires à la vidéo, des créations sonores à la littérature…), certains reconnus au niveau international, venant d’une dizaine de pays de par le monde.

Chaque artiste se détermine librement par rapport à la nature des relations que chacun entretient avec chacun, au lieu initiateur de Madagascar, à la fragilité du projet et probablement au sentiment simple de l’amitié enracinée dans les personnes et qui s’étend à des territoires et des cultures chaque fois différents… et enfin à l’œuvre PR presque-songes du poète malgache Jean-Joseph Rabearivelo, l’un des premiers écrivains africain reconnu en Europe.

Avec les projets produits spécialement pour «30 et presque-songes» d’Odile Decq, Mounir Fatmi, Ludwig Kittinger, Moshekwa Langa, :mentalK et Lartistika, Philippe Gaubert, Maksaens Denis, Tojo Rasolojaona, Temendrota, les élèves de l’École Spécial d’Architecture… et des textes inédits d’une dizaine d’écrivains.

Une «matière du rêve» mis librement en espace, en son, en goût qui s’ouvre au souvenir du futur, à une histoire d’aujourd’hui, au songe du passé. Tous les projets de «30 et presque-songes» sont conçus pour être dupliqués à cinq exemplaires et rangés dans une boîte qui circulera dans divers lieux à l’initiative de chaque artiste intervenant. Après une première présentation à Antananarivo, l’exposition s’installe à Paris, puis La Réunion, Haïti, Cameroun, Istanbul, Vienne… chaque fois avec une présentation différente de l’ensemble, s’adaptant au contexte.

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