DESIGN | EXPO

Utopia. Art et design italiens

18 Oct - 21 Déc 2019
Vernissage le 17 Oct 2019

Dans le sillage de la FIAC, Tornabuoni Art présente, au Passage de Retz, une exposition réunissant art et design italiens. Carte blanche confiée à l'architecte Charles Zana, l'exposition "Utopia. Art et design italiens" met ainsi en scène une quarantaine de pièces, sous forme de séries de dialogues.

Pour comprendre une époque, il y a l’histoire, les documents et les archives. Mais il y aussi la création. Ce que les artistes, designers et architectes ont, par exemple, créé à une période donnée, dans un lieu et un contexte donnés. Ou plutôt, ce qu’ils ont contribué à façonner en donnant à cette époque des images, des gestes, des lieux communs. Et comme il n’y a pas de regard naïf, le coup d’œil porté sur ces éléments se fait nécessairement à l’aune des codes en vigueur dans ce présent qui observe. Avec l’exposition « Utopia. Art et design italiens », Tornabuoni Art a donné carte blanche à l’architecte et designer français Charles Zana. Et investissant le Passage de Retz, il y propose un accrochage mettant en regard l’art et le design italiens post-Seconde Guerre mondiale. Sous la forme d’une série de dialogues entre pièces.

Exposition « Utopia. Art et design italiens » : une carte blanche à l’architecte Charles Zana

Réunissant une quarantaine d’œuvres (des années 1950 à 1970), « Utopia. Art et design italiens » plonge dans une époque dont Charles Zana souligne la dimension visionnaire, expérimentale et effervescente. Utopia ? Le néologisme créé par Thomas More (1516) signifiant à la fois l’absence de lieu [ou-topos], et le lieu à re-construire ? Utopia est ici le nom d’une lampe créée par l’architecte Nanda Vigo en 1970. Une structure carrée, d’environ un mètre de côté, ouverte, comme un miroir éclairé par les bords, mais sans miroir. Ou plutôt, comme une fenêtre ouverte sur l’espace présent. Un cadre vide, prenant précisément le contexte pour point de mire. Et jouant les marieuses, Charles Zana recolle, pour ainsi dire, les morceaux de l’Italie d’après-guerre ; l’Italie post-fasciste. Comme les deux côtés d’une même porte, l’art semble souligner une béance que le design s’empresse de meubler.

Revoir l’art et le design italiens des années 1950-1970 sous la forme d’un dialogue actuel

Lucio Fontana — avec ses toiles tailladées… Piero Manzoni — dont la Merde d’Artiste (1961), en boîte de conserve, reste dans les annales de l’histoire de l’art… Michelangelo Pistoletto — en lisière de l’Arte Povera… Et Alighiero E. Boetti — altermondialiste avant la lettre… Giorgio De Chirico — aux peintures surréalistes et néoclassiques plutôt inquiétantes… À ces artistes aux positions aussi remarquables que remarquées viennent répondre des pièces de designers tout aussi éminents. Memphis en première ligne, bien sûr. Avec Ettore Sottsass, Andrea Branzi, Michele de Lucchi, Alessandro Mendini… Mais aussi des pièces de designers et architectes aussi fameux que Gino Sarfatti, Gaetano Pesce, ou encore Gio Ponti, qui avec la revue Domus aura aussi reconstruit l’imaginaire du design italien. Autrement dit, l’univers de la vie quotidienne et domestique. Sans oublier les utopies radicales de Superstudio et Archizoom. Vaste exposition, une salle entière y sera également consacrée au travail de l’artiste et designer Mario Ceroli.

De quoi redécouvrir l’art et le design italiens des années 1950-1970 autrement, à l’aune du regard très actuel de Charles Zana.

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